Face à la menace Zika, l'Australie a choisi l'option : "zéro prise de risque". Du 5 au 21 août 2016, le comité olympique australien va distribuer à ses athlètes engagés aux Jeux olympiques de Rio des préservatifs enduits d’un gel censé être antiviral, dans le but de réduire les risques de contamination au virus Zika. En effet, alors que des distributeurs de préservatifs seront installés lors des Jeux sur le village olympique, le Comité olympique australien a décidé de mettre à disposition de ses athlètes ses propres préservatifs, de la marque Dual Protect. Avec quel intérêt pour la santé vu que le préservatif est censé protégé contre toutes les IST (1) ? Dans un communiqué sur son site, le comité olympique australien nous explique les raisons de ce choix.
Élaboré par les sociétés australiennes Starpharma et Ansell, ce préservatif est enduit d’un lubrifiant contenant un gel, VivaGel, qui est selon ses fabricants « un agent antiviral dont les études de laboratoire ont prouvé qu’il inactivait » plusieurs virus sexuellement transmissibles comme le VIH, l’herpès génital ou le virus du papillome humain (VPH). Les fabricants prétendent, de surcroît, que des travaux menés en laboratoire ont montré que ce gel apportait aussi « une protection antivirale presque complète » contre le virus Zika. « La santé et le bien-être de la délégation passe en premier », conclut le comité olympique australien. Le préservatif vient d'être mis sur le marché en Australie et est présenté comme une première mondiale par ses fabricants.
Des tenues anti-moutiques pour les Sud-Coréens
Avec cette décision qui va sans doute laisser les médecins perplexes, les athlètes australiens ne sont pas les seuls à faire preuve d'originalité. Les Sud-Coréens porteront, eux, à l'entraînement des vêtements à manches longues imprégnés d'un répulsif anti-moustiques. Cela « afin d'éviter d'être touchés par le virus », a annoncé fin avril une porte-parole Comité National Olympique (CNO). Mais pour les puristes des JO, pas d'inquiétude, car pendant les compétitions officielles, les Sud-Coréens arboreront les mêmes tenues qu'à l'ordinaire « en raison de la règlementation très stricte ». « Nous allons distribuer du répulsif en spray à nos athlètes et allons les vacciner contre d'autres maladies qui peuvent être transmises par les moustiques », ont ajouté les autorités.
1,5 million de personnes touchées au Brésil
Pour comprendre la psychose, il faut rappeler qu'avec environ un million et demi de personnes contaminées depuis 2015, le Brésil est le pays le plus touché par ce virus qui se transmet par un moustique ou lors de relations sexuelles et qui peut provoquer une microcéphalie sur le foetus, une malformation grave et irréversible se caractérisant par une taille anormalement petite du crâne. Quelque 91 387 cas probables de contamination au virus Zika ont été pour la première fois officiellement dénombrés dans tous les Etats régionaux du Brésil (du 3 janvier jusqu'au 2 avril), selon un communiqué du ministère brésilien de la Santé. Le taux d'incidence est ainsi de 44,7 cas sur 100 000 habitants.
Concernant la microcéphalie des nouveaux-nés, 1 198 cas liés à Zika ont été confirmés par le ministère depuis le début de ses relevés en octobre 2015, et 3 710 cas suspects sont encore examinés. Enfin, hormis le cas des bébés morts-nés pour cause de microcéphalie, trois personnes ont péri, d'une moyenne d'âge de 20 ans. Le virus, qui s'est propagé au Brésil, en Colombie et dans les Caraïbes depuis fin 2014, essentiellement via des moustiques Aedes aegypti, provoque une infection bénigne dans la majorité des cas.
(1) Infections Sexuellement Transmissibles