Le vide sanitaire imposé à toutes les exploitations de palmipèdes du Sud-Ouest, pour lutter contre la grippe aviaire, a pris fin ce lundi de Pentecôte. Un soulagement pour les éleveurs, même si la production ne reprendra que mi-août.
Cette mesure radicale a été à la hauteur d'une épidémie sans précèdent. Le virus de l’influenza aviaire non transmissible à l’homme a été identifié dans 77 élevages de 9 départements. A chaque nouveau foyer détecté, des milliers de palmipèdes (canards et oies) ont été abattus en guise de prévention. Mais pour assainir les élevages, le ministère de l’Agriculture a préféré mettre fin à ces abattages massifs et a choisi de mettre en place une dépopulation progressive.
Nettoyage et désinfection au programme
Pendant cette période, les éleveurs ont dû nettoyer et désinfecter tous les élevages, les lieux d’abattage et les usines de production pour accueillir des canetons et oisillons à partir de mi-mai, puis des palmipèdes adultes en juillet. Un repeuplement qui sera conditionné à des mesures de biosécurité renforcées, a précisé le ministère de l’Agriculture. Si elles ont été appliquées efficacement, ces mesures devraient permettre de marquer la fin de l'épidémie de grippe aviaire dans l'Hexagone.
La fin de l'épidémie ?
Cette mise à l’arrêt forcé n’est pas sans conséquence pour la filière avicole. Les éleveurs concernés par le vide sanitaire avaient jusqu’au 29 avril pour déposer leur demande d’indemnisation. Une enveloppe de 130 millions d’euros a été prévue et 220 millions d’euros seront également versés pour soutenir la rénovation et la mise aux normes des bâtiments d’élevage. Etalées sur 5 ans, ces sommes permettront de mettre en place les mesures de biosécurité décidées dans le cadre de la crise de grippe aviaire.
Les indemnités accordées aux éleveurs s’élèveront, elles, à 50 % des pertes estimées, avec une avance supplémentaire au mois d’octobre. Les filières en aval, notamment les transformateurs, pourront aussi bénéficier de reports fiscaux et de cotisations sociales. L’objectif, selon Stéphane Le Foll : « redresser la tête, rebondir et faire en sorte que la filière se projette à 5, 6, 7, 10 ans. »
L'attitude des consommateurs attendue
Outre l’aspect financier, les éleveurs craignent la défiance des consommateurs. A ce sujet, le ministère rappelle que la consommation d’œufs, de viande ou de foie gras ne présente aucun risque pour la santé. Reste qu’à Noël prochain, le fleuron de la gastronomie française pourrait se faire rare sur la table des Français. Les prix pourraient s’envoler et décourager les amateurs.