Une forte douleur au ventre, suivie de diarrhées. Ces symptômes handicapent quelques 170 000 personnes en France, toutes atteintes de MICI. Un acronyme barbare qui cache une réalité plus simple : les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin. A l’occasion de la journée mondiale du 19 mai consacrée à ces pathologies, Pourquoidocteur fait le point en quatre questions.
Que sont les MICI ?
L’acronyme MICI regroupe la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique. Ces affections se caractérisent toutes deux par une inflammation de la paroi du tube digestif. Elles évoluent par poussées, qui se traduisent par des douleurs abdominales fortes, des diarrhées fréquentes mêlées de glaires et de sang, mais aussi de fissures ou d’abcès anaux. Fatigue, fièvre et atteintes extra-intestinales sont aussi fréquentes. La durée et la fréquence de ces poussées varient selon les patients.
Qui sont les malades ?
Les MICI se manifestent surtout chez des personnes jeunes, âgées de 20 à 30 ans. Mais 15 % des patients sont des enfants. Sur les 170 000 patients, 100 000 présentent une maladie de Crohn.
La qualité de vie de ces malades – qui sont 6 000 de plus chaque année – laisse à désirer. L’enquête Bird, menée auprès d’eux, révèle que les symptômes dépressifs et la fatigue sévère sont fréquents, tout comme l’anxiété qui touche un tiers des sondés. Le handicap est également lourd puisqu’ils sont aussi nombreux à se dire gênés dans leur vie quotidienne et dans leur vie professionnelle. A tel point que 10 % d’entre eux s’absentent régulièrement.
Quels sont les facteurs de risque ?
150 gènes de prédisposition ont été identifiés. Leur impact reste modéré, mais des mutations sur le gène NOD2/CARD15 multiplient par 40 le risque de maladie de Crohn. Selon l’Inserm, le déséquilibre du microbiote est une piste intéressante. Une nouvelle famille d’Escherichia coli, plus adhérente et invasive, se retrouve chez 40 % des patients atteints de MICI.
Le tabagisme est un facteur de risque avéré chez les patients atteints de la maladie de Crohn. Mais il aurait tendance à avoir un effet protecteur contre la rectocolite hémorragique, selon l’Inserm.
Quels sont les traitements ?
Il n’existe pas de traitement curatif contre la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique. Plusieurs traitements anti-inflammatoires permettent toutefois de contrôler ces deux pathologies, en évitant les poussées. Une supplémentation nutritionnelle est aussi importante pour compenser les carences induites par les diarrhées.
Lorsque les poussées se manifestent, des traitements ponctuels sont possibles. Si la maladie progresse avec le temps, des immunomodulateurs sont indiqués. Ils stoppent les crises et évitent que de nouvelles lésions n’apparaissent.
Un traitement chirurgical peut aussi être indiqué lorsque la maladie est particulièrement résistante aux traitements.