En compilant les résultats de 900 études sur les organismes génétiquement modifiés, des experts américains ont souhaité « obtenir une nouvelle perspective sur l’ensemble des données portant sur les OGM et les cultures développées par des méthodes conventionnelles ». Dans leur rapport présenté par l’Académie américaine des sciences, ils estiment que les cultures OGM ne présenteraient pas plus de danger pour l’environnement et la santé que les cultures classiques.
« Nous avons pioché de façon très approfondie dans la littérature scientifique pour obtenir une nouvelle perspective sur l'ensemble des données portant sur les OGM et les cultures développées par des méthodes conventionnelles », a expliqué le Pr Fred Gould, entomologiste à l'université d'Etat de Caroline du Nord, et qui a dirigé les cinquante scientifiques qui ont produit le rapport de presque 400 pages.
En particulier, les résultats semblent montrer que la diversité biologique des plantes et des insectes sauvages n’a pas souffert de l’introduction des OGM, même si des cas de transfert de gènes ont été observés. Du côté de la santé humaine, même constat. Aucune maladie chronique n’a été associée à des produits OGM.
Difficulté d’évaluation
Si jusqu’à présent, aucune étude n’a permis d’établir un lien quelconque entre les OGM et des risques particulier, ils admettent cependant qu’il peut être difficile d’en « détecter des effets subtils ou à long terme » sur la santé, et qu’il peut être complexe « d'évaluer les changements à long terme dans l'environnement, ce qui rend difficile de tirer des conclusions définitives ».
Les experts recrutés pas l’Académie des sciences ont aussi tenu à préciser certains effets positifs. En particulier, ils mettent en avant la réduction dans l’utilisation des pesticides liés à l’utilisation de cultures OGM, ou encore la création du riz doré, un riz enrichi en vitamine A qui pourrait aider à lutter contre les carences en Afrique ou en Asie du Sud-Est.
Rassurant mais à surveiller
Mais à l’inverse, certains points méritent une vigilance importante. En particulier, les experts insistent sur le « sérieux problème pour l’agriculture » que pourraient représenter les résistances développées par les insectes. Ils insistent aussi sur la nécessité d’évaluer les nouveaux produits créés : « Les nouvelles variétés qui présentent, volontairement ou non, des traits inédits pouvant représenter un danger doivent subir des tests de sécurité, peu importe qu'elles aient été développées avec des techniques conventionnelles ou par manipulations génétiques ».
Dans le monde, 12 % des cultures sont génétiquement modifiées. Elles concernent principalement le maïs, le soja et le coton. L’étendue des informations et des opinions sur ce sujet a généré de la confusion, estime le Pr Gould. « Nous espérons que cette étude permettra de commencer une véritable discussion et d'apporter une nouvelle perspective », a-t-il déclaré.