Tous les Français n’atteignent pas les 5 fruits et légumes par jour. Quelques uns visent cet objectif, même s’ils ne sont pas nombreux. Selon l’étude INCA2, menée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), à peine un quart de la population surveille son alimentation. Son profil alimentaire détaillé est publié dans le British Journal of Nutrition.
Des traditions grasses et salées
L’étude INCA2 rassemble les réponses de 1 455 enfants et 2 624 adultes à des questionnaires précis sur leurs habitudes de consommation. Celles-ci sont plutôt homogènes puisque 94 % des Français mangent du pain et 98 % des légumes. Ils sont un peu moins nombreux à consommer des fruits et des œufs.
Source : Etude INCA2 (2005-2007)
Un quart des répondants appartiennent au groupe des « petits mangeurs ». Ils utilisent différents types de régimes mais de manière variée et dans de faibles quantités. Dans ce groupe, on trouve beaucoup de femmes qui n’ont pas bénéficié d’un haut niveau d’études.
Le second groupe le plus représenté est celui des personnes qui ont une alimentation « traditionnelle » (16,5 %), plutôt riche en graisses, sucres et sel. Leurs repas contiennent alcool, viandes préparées, pâtisseries, céréales ou encore biscuits sucrés. Ces Français ont tendance à avaler plus de calories. Les chercheurs notent aussi que les femmes qui appartiennent à cette catégorie sont plus souvent victimes d’insécurité alimentaire (budget limité, sources d'approvisionnement peu diversifiées, ...)
Plus de fibres
Viennent ensuite les adeptes des aliments sucrés ou préparés industriellement. 13,5 % de la population cèdent à ces produits plaisants pour le palais : céréales pour le petit-déjeuner, jus de fruits, barres chocolatées, desserts lactés, quiches… Si ce « bec sucré » leur permet un apport accru en minéraux, il s’accompagne aussi de plus de calories à la fin de la journée. Dans ce groupe, on trouve surtout des jeunes et des hommes qui souffrent d’insécurité alimentaire.
Le régime méditerranéen arrive en quatrième position et séduit 13 % des Français, aux revenus plutôt élevés et d’âge plus avancé. Ceux-ci ont un apport enrichi en fibres grâce à leur consommation de légumes, d’aliments non préparés et de produits laitiers. Mais contrairement à la définition ordinaire de ce mode d’alimentation, ils ne mangent pas plus de légumineuses.
Le snack séduit les jeunes
Proches de ces préoccupations, 12,6 % des répondants adoptent une alimentation diététique. Les produits qu’ils choisissent sont plutôt pauvres en graisses, allégés. Ce sont, typiquement, des soupes, des fruits, du thé ou des infusions. Mais ils craquent aussi pour gâteaux et pâtisseries. Preuve des bienfaits de cette attention, ces personnes consomment plus de fibres et de produits laitiers. Là aussi, les Français de ce groupe sont plus âgés et gagnent mieux leur vie.
Les deux derniers groupes rassemblent les personnes qui privilégient le plaisir sur l’équilibre : les adeptes du « snack » (11,5 %) et ceux qui ont une consommation « de base » (10 %). Dans la première catégorie, qui rassemble surtout des jeunes, des personnes peu éduquées et à faible revenu, les aliments à emporter ou préparés industriellement dominent largement. Dans la seconde, beurre et graisses animales s’associent à pâtes, riz et pommes de terre accompagnés de yaourts. Sans surprise, le compte calorique explose dans ces deux groupes.