En 15 ans, le monde a gagné 5 ans d’espérance de vie, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publié ce jeudi et intitulé les Statistiques sanitaires mondiales 2016 : surveiller la santé pour les objectifs de développement durable.
Mais cette hausse spectaculaire – la plus forte depuis les années 1960 -, ne doit pas dissimuler les inégalités qui persistent dans et entre les pays, insiste l’OMS.
« Le monde a progressé à grands pas pour réduire les souffrances inutiles et le nombre des décès prématurés dus aux maladies que l’on peut éviter et traiter, a déclaré le Dr Margaret Chan, directeur général de l’OMS. Mais ces progrès ont été inégaux. Aider les pays à atteindre la couverture sanitaire universelle en se fondant sur un solide système de soins de santé primaires est la meilleure chose que nous puissions faire pour veiller à ne laisser personne à la traîne. »
Progrès rapides en Afrique
Cet allongement de l’espère de vie entre 2000 et 2015 permet d’inverser les tendances à la baisse observées dans les années 1990. La hausse a été la plus rapide en Afrique, où l’espérance de vie a gagné plus de 9 ans pour atteindre 60 ans. Une amélioration permise grâce aux progrès en matière de survie des enfants, la lutte contre le paludisme et l’accès aux antirétroviraux pour le traitement du VIH.
A l’échelle mondiale, l’espérance de vie des enfants nés en 2015 est de 71,4 ans (près de 74 ans pour les filles et 69 ans pour les garçons), et l’espérance de vie en bonne santé approche les 63 ans.
Mais à l’échelle individuelle, la longévité dépend du lieu de naissance. Avec une durée de vie moyenne de 86,8 ans, les Japonaises peuvent espérer vivre le plus longtemps. Pour les hommes, c’est en Suisse qu’ils vivent le plus longtemps : 81 ans en moyenne. Mais en Sierra Leone, pays qui a la plus faible espérance de vie, les femmes et les hommes dépassent difficilement la cinquantaine.
Ces statistiques illustrent l’ampleur des défis et les lacunes importantes que certaines régions du monde ont accumulés. Grâce à ce panorama complet des dernières données disponibles, l’OMS rappelle que chaque année 303 000 femmes meurent encore de complications de la grossesse ou lors de l’accouchement. Quelques 6 millions d’enfants meurent avant leur 5ème anniversaire, et 1,7 milliard de personnes décèdent avant 70 ans à cause de maladies cardiovasculaires et de cancers.