Depuis fin décembre, une épidémie de fièvre jaune sévit en Angola. Au 19 mai, 2 420 cas suspects étaient recensés dont 298 morts. En quelques semaines, elle s’est étendue à la République Démocratique du Congo, le Kenya et la Chine, par l’intermédiaire de cas importés. Une propagation fulgurante qui fait craindre à une épidémie à l’échelle internationale, notamment dans les pays où est présent le moustique Aedes, insecte vecteur de la fièvre jaune.
A la veille des vacances d’été, Pourquoidocteur fait le point sur cette maladie infectieuse et les moyens de s’en protéger.
Qu’est ce que la fièvre jaune ?
Cette maladie infectieuse est liée à l’infection par le virus amaril transmis par le moustique Aedes qui se nourrit le jour. Cet insecte est également le vecteur du virus Zika, de la dengue ou encore du chikungunya.
La fièvre jaune se traduit par l’apparition d’une forte fièvre, de courbatures, de nausées ou de vomissements, ainsi qu’une perte d’appétit. Au bout de 3 ou 4 jours, l’état des malades s’améliore. C’est la première phase de la maladie, dite aigüe. Mais 15 % des malades présenteront une seconde phase, plus toxique. Très vite, une jaunisse s’installe accompagnée de douleurs abdominales. Des saignements peuvent alors apparaître au niveau des yeux, du nez et de l’estomac. A ce stade de la maladie, la moitié des malades meurent dans les 10 à 14 jours.
Quels sont les pays à risque ?
Le virus amaril est endémique dans les zones tropicales d’Afrique et d’Amérique latine. Au total, 47 pays de ces régions sont menacés par des flambées ou épidémies de fièvre jaune, soit près d’un million de personnes exposées. L’Organisation mondiale de la Santé estime à 130 000 le nombre de cas de fièvre jaune chaque année et à 44 000 le nombre de décès. La quasi-totalité survient dans les pays d’Afrique.
Source : Capture d'écran de l'Application Métis (conseils médicaux aux voyageurs) sur le site de l'Institut Pasteur de Lille
Comment s’en protéger ?
La vaccination est la principale mesure préventive contre la fièvre jaune. Il suffit d’une seule dose pour conférer une immunité à vie contre la maladie. Aucun rappel n’est nécessaire. Le vaccin donne une protection efficace à 99 % en moins d’un mois.
Pour les voyageurs se rendant dans les pays à risque (1), le vaccin est indispensable même en l’absence d’une recommandation administrative. Il peut être réalisé 10 jours avant le départ dans l’un des Centres agréés de vaccinations internationales (CVI).
« Actuellement, la fièvre jaune est la seule maladie pour laquelle une preuve de vaccination peut être exigée comme condition d’entrée dans un pays en vertu du Règlement sanitaire international (2005) », indique l’OMS. Elle peut être demandée aux voyageurs en provenance de pays où il y a un risque de transmission, même s’ils ne font qu’y transiter.
(1)Angola, Argentine, Bénin, Bolivie, Brésil, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Colombie, Congo, Côte d’Ivoire, Equateur, Ethiopie, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Guyane, Guyane Française, Kenya, Libéria, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, Ouganda, Panama, Paraguay, Pérou, République Centrafricaine, République Démocratique du Congo, Sénégal, Sierra Leone, Soudan, Soudan du Sud, Suriname, Tchad, Togo, Trinité-et-Tobago, Venezuela.