Chaque année, le tabac provoque environ 78 000 décès par an en France. Les 15-75 ans sont 28,2 % à fumer, et l’impact économique n’est pas négligeable. Au coût des soins liés aux conséquences du tabagisme – qui s’élève à 25,89 milliards d’euros d’après l’Observatoire français des toxicomanies – s’ajoutent 8,6 milliards d’euros de perte de production des entreprises.
Ce dernier chiffre, estimé par une enquête du cabinet IMS health pour Care labs (qui produit les « chèques santé »), représente 645 euros par fumeur et par an, auxquels s’ajoutent les 1932 euros de soins. Ce sont donc au total presque 35 milliards d’euros qui partent en fumée tous les ans.
Pour faire face à ce fléau, les ministres de la Santé successifs ont mis en place de nombreuses mesures. Loi Veil, loi Evin, augmentation du prix du paquet : elles ont eu des impacts variables, et le résultat général n’est pas à la hauteur du succès escompté.
Des investissements à la traîne
Selon le baromètre de santé 2014 de l’Inpes, seulement un fumeur sur dix fait appel aux traitement d’aide au sevrage, alors qu’ils sont pris en charge par l’Assurance maladie à hauteur de 50 euros.
Marisol Touraine souhaite ainsi accompagner l’arrivée du paquet neutre d’un nouveau plan de sensibilisation de 32 millions d’euros, incitant à la prise de conscience des dangers du tabac, et à encourager les fumeurs à contacter Tabac info service. Une goutte d’eau en comparaison des coûts exorbitants du tabac. Elle a également décidé de déclarer le mois de novembre sans cigarette.
Le « moi(s) sans tabac » s’inspire de son côté de Stoptober, une initiative du Royaume-Uni mise en place en 2012, et qui aurait réuni en 2015 plus de 215 000 personnes. Elle consiste à utiliser l’effet de groupe pour faire arrêter le tabac pendant 28 jours d’affilée, temps après lequel les fumeurs sont cinq fois plus susceptibles d’arrêter définitivement. L’Angleterre fait figure de bon élève : en 30 ans, le nombre de fumeurs y aurait diminué de 37 %.