La fusion du siècle se prépare-t-elle ? Le laboratoire pharmaceutique allemand Bayer a émis une proposition de rachat. Sa cible : le géant de l’agriculture Monsanto. Pour parvenir à ses fins, la firme n’hésite pas à dénouer les cordons de sa bourse. L’offre s’élève à 55 milliards d’euros.
Avec un rachat de Monsanto, Bayer – surtout connu pour ses activités en pharmacie humaine – tente de développer son autre branche d’activité, la chimie agricole.
Dans un communiqué, le laboratoire affirme qu’il veut consolider sa position « d’entreprise spécialisée dans les sciences de la vie ». Car en 2002, déjà, Bayer a racheté la branche agronomique d’Aventis. Bayer CropScience AG s’est alors chargé d’agrochimie et de semences génétiquement modifiées.
Un rachat de Monsanto fait donc sens : depuis la fin du XXe siècle, le groupe de Saint-Louis (Missouri, Etats-Unis) se consacre aux pesticides, semences et OGM. C’est d’ailleurs cette orientation qui lui a valu de figurer parmi les entreprises les plus détestées au monde.
Un passé troublé
Une mauvaise réputation qui ne semble pas refroidir le nouveau président de Bayer, Werner Baumann. « Nous pensons que nous pouvons gérer la réputation de Monsanto (...), a-t-il affirmé à l’AFP. Nous savons que nous devons nous occuper de manière décisive de ce point. » Il a aussi mis en avant « la très très bonne réputation » de son groupe.
Ce serait oublier le passé troublé de Bayer, dont l’image a été ternie par le Gaucho – un pesticide accusé de décimer les abeilles. Le géant allemand a aussi été impliqué dans le scandale du sang contaminé dans les années 1980.
Reste qu’avec ce rachat, le président de Bayer espère réaliser substantiels bénéfices. « Les effets de synergie prévus devraient se chiffrer au total à environ 1,5 milliard de dollars après la 3e année », annonce le groupe dans un communiqué. Les recettes, elles, devraient augmenter de 5 % la première année suivant le rachat. Avant cela, il faudra que Monsanto accepte la proposition, et que les autorités américaines et européennes la concurrence la confirment.