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Etude sur 60 000 personnes

Insuffisance cardiaque : le vaccin antigrippal réduit les hospitalisations

Par Audrey Vaugrente

La vaccination contre la grippe réduit les hospitalisations de patients insuffisants cardiaques. Ils sont 30 % moins à risque d’être admis pour trouble cardiovasculaire.

benschonewille/epictura

Trop peu d’insuffisants cardiaques se vaccinent contre la grippe. En France, ils ne sont qu’un tiers à effectuer ce geste préventif. Pourtant, la protection contre cette infection virale est bénéfique. D’après une étude présentée au 3e Congrès mondial sur l’insuffisance cardiaque aiguë, qui se tenait à Florence (Italie) du 21 au 24 mai, elle réduit le risque d’hospitalisation.

Un bénéfice sur 300 jours

60 000 patients insuffisants cardiaques ont été suivis dans le cadre de ces travaux. Se vacciner contre la grippe réduit de 4 % la probabilité d’être hospitalisé pour une cause quelconque. Ce geste s’avère particulièrement bénéfique pour deux motifs précis : les maladies cardiovasculaires et respiratoires. Le risque est respectivement réduit de 30 % et 16 %.

Aucune différence n’émerge selon le sexe. En revanche, les patients jeunes sont ceux qui tirent le meilleur bénéfice de la vaccination. Selon les auteurs, un tel résultat fait sens : les patients âgés sont aussi en moins bonne santé, et les facteurs qui peuvent déclencher des incidents cardiovasculaires sont plus nombreux.

A en croire les conclusions, se protéger d’une année pour l’autre est particulièrement intéressant. La réduction du risque observée court sur une période de 31 à 300 jours, même si elle est renforcée jusqu’à 120 jours.

Une vaccination prise en charge

« De nombreuses recommandations stipulent que les patients âgés et ceux présentant des comorbidités, y compris l’insuffisance cardiaque, doivent recevoir une vaccination contre la grippe annuelle, afin de réduire le risque de complications », rappelle le Pr Kazem Rahimi, co-auteur de l’étude. C’est le cas en France, où les insuffisants cardiaques n’ont pas à avancer les frais liés à la vaccination.

Aux yeux du Pr Rahimi, ses travaux mettent fin à la controverse sur la vaccination antigrippale dans cette population fragile, mais qui se vaccine trop peu. Pour autant, ces résultats ne signifient pas que la grippe est à l’origine des troubles cardiovasculaires, souligne-t-il, mais qu’elle constitue un facteur de fragilisation.

 

Le vaccin antigrippal réduit le risque de démence

Une seconde étude présentée au Congrès sur l’insuffisance cardiaque aiguë a fait état des bénéfices de la vaccination antigrippale. 20 000 patients âgés de plus de 60 ans, dont la moitié étaient vaccinés, ont été suivis pendant 12 ans. Ceux qui étaient protégés contre la grippe voyaient leur risque de démence réduit de 35 %. Lorsqu’ils avaient reçu la dose annuelle au moins 3 fois, la probabilité était réduite de 55 %. Sans surprise, les patients les plus âgés tiraient le plus grand bénéfice. Les hommes étaient aussi mieux protégés que les femmes.

« La vaccination réduit le risque d’attraper la grippe, ce qui signifie que l’activation immunitaire associée, l’inflammation et le statut hémodynamique instable ne surviennent pas », analyse le Dr Ju-Chi Liu. En effet, des travaux précédents ont suggéré que l’inflammation liée à la grippe favorisait la survenue d’une démence. L’insuffisance cardiaque, elle, a déjà été associée à des troubles de la fonction cognitive.