Le président François Hollande a emmené des propositions concrètes dans sa valise pour le sommet du G7, qui se tient au Japon ces 26 et 27 mai. A Kobé, il devrait se faire l’écho des demandes des associations de patients, qui réclament une baisse des prix des médicaments innovants. Son combat portera sur la maîtrise des prix et l’accès aux médicaments, dans une démarche commune. Aux côtés du président français, son homologue sud-africain Jacob Zuma. Reste à savoir si les autres pays iront dans le même sens.
L’importance de l’universalité
Pour appuyer ses propos, François Hollande pourra puiser dans les récentes annonces de sa ministre de la Santé. Marisol Touraine a promis l’accès universel aux nouveaux antiviraux d’action directe (NAAD) ce 25 mai, à l’occasion de la Journée de lutte contres les hépatites virales. Les indications seront élargies à des patients de stade moins avancé. La ministre a aussi demandé au Comité d’évaluation des produits de santé (CEPS) de renégocier le prix – très élevé – de ces antiviraux. Un traitement complet de 12 semaines de sofosbuvir coûte 40 000 euros en France.
Du côté des associations et ONG, qui réclamaient cette évolution de longue date, la nouvelle est accueillie d’un bon œil. Médecins Sans Frontières salue ainsi une décision « qui a mis à l’ordre du jour du sommet du G7 au Japon les questions de l’accès aux médicaments essentiels (et de leurs prix souvent exorbitants) et de la recherche et développement (R&D) pour en développer de nouveaux. » L’ONG demande aux autres pays de rejoindre la France dans son combat pour réduire le coût des traitements innovants. « La couverture sanitaire universelle va rester un rêve si le problème des prix des médicaments n’est pas résolu », estime le Dr Greg Elder, coordinateur médical de la Campagne d’Accès aux Médicaments Essentiels (CAME).
Vigilance des associations
D’autres organismes se montrent plus circonspects. Dans un communiqué commun, Médecins du Monde, le CISS (Collectif Interassociatif sur la Santé) ou encore la Fédération Addiction estiment que les mesures prises par la ministre de la Santé sont « fortes ». Mais ils comptent bien surveiller le calendrier de mise en œuvre et le respect de l’universalité. « Leur mise en application fera l’objet de toute notre vigilance, notamment en ce qui concerne leur rythme de mise en œuvre de façon à répondre rapidement aux demandes des malades en attente de traitements », avertissent-ils.
Même prudence du côté de la Ligue contre le cancer, qui se félicite d’un acte « courageux et historique » mais qui réclame une action élargie aux anticancéreux.