La prédisposition ne fait pas tout le jeu du cancer. Même avec des facteurs de risque familiaux ou génétiques, les femmes peuvent agir pour prévenir une tumeur du sein. C’est ce que suggère une étude parue dans le JAMA Oncology. Menée par l’Ecole de santé publique de l’université Johns-Hopkins (Baltimore, Maryland, Etats-Unis), elle rappelle que toutes les mutations n’ont pas la même influence que BRCA1 ou BRCA2, mis sur le devant de la scène par Angelina Jolie.
Contrer le rôle des gènes
17 000 femmes atteintes de cancer du sein, 20 000 femmes en bonne santé et 6 000 participantes à un sondage national ont pris part à cette étude. Au total, 100 variations génétiques courantes, associées de façon modérée avec le cancer du sein, ont été passées en revue.
Malgré la présence d’un tel facteur, une intervention sur le mode de vie semble bénéfique. Ainsi, les femmes porteuses d’une mutation, mais de poids normal, qui ne buvaient pas, ne fumaient pas et ne prenaient pas de thérapie hormonale de la ménopause avaient le même risque que celui de la population générale. Cela signifie qu’à 30 ans, la probabilité de développer un cancer à 80 ans est de 11 %.
« Les gens pensent que le risque génétique de cancer est gravé dans le marbre, explique Nilanjan Chatterjee, dernier auteur de l’étude. Vous ne pouvez pas changer vos gènes, mais ces travaux nous montrent que même les personnes à haut risque génétique peuvent modifier leur perspective en faisant de meilleurs choix. »
Des mammographies plus ciblées
En fait, 30 % des cas de cancer du sein pourraient être évités en agissant sur les facteurs de risque modifiables. A l’heure où les coûts des tests génétiques chutent, cela pourrait s’avérer précieux pour trier les patients qui bénéficieraient le plus d’une mammographie régulière. Nilanjan Chatterjee propose que les examens soient prescrits de manière plus ciblée. Mais pour cela, il faudra que les coûts chutent encore et que son modèle s’élargisse aux autres ethnies, admet-il. Plusieurs années seront nécessaires pour y parvenir.
En attendant une telle précision, le chercheur insiste sur l’importance d’une bonne hygiène de vie afin de contrer les prédispositions familiales ou génétiques. « Chacun doit accomplir les efforts nécessaires pour rester en bonne santé, mais motiver les gens est parfois difficile », reconnaît-il toutefois.