Sensibiliser et protester, telles sont les deux objectifs de la Journée Nationale contre la maladie de Lyme, qui se tient samedi 28 mai dans près de 20 villes en France. Sensibiliser tout d'abord car cette maladie est peu médiatisée en France. La maladie de Lyme est une maladie bactérienne transmise par la morsure de tiques, « présentes en forêt, dans les jardins, dans les champs... et peuvent contaminer les promeneurs, randonneurs et toute personne au contact de la nature », rappelle le communiqué de presse de France Lyme, l'association de lutte contre les maladies vectorielles à tiques.
La maladie de Lyme se traite lorsqu'elle est détectée tôt. Dans le cas contraire, elle peut avoir de très sérieuses conséquences sur la santé des patients : maux de tête, étourdissement, paralysie, surdité…
A l'occasion de cette journée spéciale, les organisateurs mettent en avant plusieurs revendications : la prise en compte de l'insuffisance des tests diagnostiques des maladies à tiques et le développement de recherches sérieuses sur ces pathologies, l'arrêt des poursuites judiciaires envers les médecins qui ne respecteraient pas les protocoles officiels en vigueur, ou encore la reconnaissance de la forme chronique de la borréliose de Lyme.
Des patients attaquent l'Etat
Cette journée émane d'un mouvement international démarré il y a 3 ans, le « Worldwilde Lyme Protest ». Chaque année, au mois de mai, les Etats-Unis, l'Australie et les principaux pays d'Europe, participent à ce mouvement mondial.
Cette journée est également l'occasion pour nombre de patients de protester contre ce qu'ils considèrent comme une déconsidération de leur maladie en France. D'ailleurs, excédés par les manquements de la France dans la prise en charge de leur pathologie, 70 patients ont annoncé ce vendredi vouloir attaquer l’Etat en justice. Les plaignants dénoncent le fait que la forme chronique de la pathologie infectieuse ne soit toujours pas officiellement reconnue dans l’Hexagone comme une maladie à part entière. Une plainte sera également déposée contre le laboratoire Mérieux, dont les tests de dépistage ne seraient pas efficaces, selon les patients.
Aujourd’hui tous atteints de séquelles graves (handicap moteur, surdité…), ces 70 patients estiment qu’ils n’ont pas été diagnostiqués assez tôt, la faute notamment au test fabriqué par bioMérieux. En Allemagne, chaque année, 300 000 cas de maladie de Lyme seraient diagnostiqués contre 27 000 en France, soulignent les patients. Des chiffres qui font pour eux la preuve de l’inefficacité française...
Retrouvez l'Invité santé du 14 mai 2016 avec le Pr Christian Perronne ,
service d'infectiologie de l'hôpital Poincaré à Garches (92)