Une équipe de chirurgiens orthopédistes de Marseille a guéri une femme de 52 ans qui souffrait d’un cancer des os au niveau du bassin. Chimiothérapie et radiothérapie étant inefficaces, ne restait alors plus pour l’intéressée qu’un seul recours : enlever et remplacer la partie droite du bassin. Déjà pratiquée en France par des médecins toulousains, cette intervention a été réalisée par le Dr Pierre-Olivier Pinelli, chirurgien orthopédiste à l’hôpital de la Conception de Marseille.
«Envisager d’utiliser le greffon d’un donneur était problématique à cause du gros volume osseux nécessaire, explique le spécialiste dans un entretien accordé au journal La Provence. Il était illusoire d’envisager une bonne vascularisation de l’ensemble greffé. Par ailleurs, utiliser une prothèse de bassin posait des problèmes de fixation sur la moitié opposée et le sacrum avec des risques de casse des attaches, confie le médecin. L’option retenue alors par l’équipe de chirurgiens : l’autogreffe.
L’intervention a duré 12 heures et a consisté à greffer une partie du fémur de cette patiente à la place de la partie droite de son bassin atteinte d’un sarcome. Le tout sans ouvrir. «Nous avons utilisé 15 cm du haut du fémur, environ un tiers de cet os, le cartilage étant retiré de la tête fémorale. Ce tronçon a été retiré en même temps que le bassin malade pour vérifier que le cancer,ne l'avait pas touché». Aux côtés du Dr Pinelli, un chirurgien viscéral a reconstitué la paroi abdominale pour maintenir les organes.
Résultat, six mois après : le cancer n’a pas refait surface et la patiente remarche à l’aide de béquilles. « Elle se dit en bonne santé, même si le risque de rechute est envisageable comme pour tous les cancers d’ailleurs », ajoute le médecin. Des opérations comme celle là, ce chirurgien n’en pratique pas plus de deux par an.