Au moment où les petits virus commencent à empoisonner notre vie quotidienne, le Pr Jean-Louis Montastruc tire la sonnette d’alarme. Dans son dernier bulletin d’information, le chef du service de pharmacovigilance du CHU de Toulouse pointe du doigt une gamme de médicaments en vente libre contre le rhume.
Et plus précisément ceux utilisés par voie orale, vendus sans ordonnance et qui contiennent de la pseudoéphédrine, précise Martine Perez dans le Figaro. Ils réduisent la congestion nasale mais leur effet vasoconstricteur augmenterait le risque d’infarctus du myocarde et d’AVC.
L’auteur de la note va plus loin : « il faut éviter ces médicaments dont le risque est inacceptable au vu de la pathologie ». Le Dr Emmanuelle Bondon-Guitton recommande l’usage de sérum physiologique. Interrogé par le quotidien, un spécialiste rappelle qu’il existe plus de 120 virus différents contre le rhume et que les vasconstricteurs ne guérissent pas et ne réduisent pas la durée du rhume. La meilleure arme avec le sérum physiologique, selon le Pr Patrick Berche, est d’attendre une semaine pour que les symptômes disparaissent.
Des risques qui semblent supérieurs aux bénéfices, alors pourquoi ces médicaments restent-ils en circulation ? Ils sont une quinzaine et sont déjà contre-indiqués chez des personnes hypertendues ou ayant des antécédents cardiovasculaires.
D’ailleurs, « les effets indésirables, note le Dr Bondon-Guitton, sont biens décrits avec ces médicaments, le plus souvent avec des formes orales. Il sont rares, voire très rares, mais graves le plus souvent ». De plus, ces formes orales pourraient être plus dangereuses que celles en gouttes intranasales qui sont, elles, soumises à prescription médicale. En mars 2008 déjà, rappelle le quotidien, un rapport de la commission nationale de pharmacovigilance faisait déjà une mise en garde contre les effets indésirables de ces médicaments.
Pour Martine Perez, les pouvoirs publics traînent visiblement pour prendre les décisions : « imposer la prescription de ces produits par un médecin ou les retirer du marché ».