Au retour d’un voyage à l’autre bout du monde, il faut choisir entre un retour un jour avant la reprise du travail et le calvaire du premier jour. Il faut même souvent quelques jours pour que le cycle circadien se resynchronise sur l’heure française. Si des techniques existent pour limiter l’impact du décalage horaire, aucune solution n’est à la hauteur de ce que promettent des chercheurs japonais de l’université de Nagoya.
Ils ont synthétisé des composés reproduisant les fonctions d’une molécule découverte en 2012, appelée KL001, qui peut rallonger le cycle circadien. Ainsi, en revenant d’un voyage dans un pays situé à l’est, il serait théoriquement possible de prolonger biologiquement la durée de la journée, afin qu’elle dure plus de 24h et compense le décalage horaire.
Des molécules temporaires
Comme pour l’essentiel des êtres vivants, les humains disposent d’une horloge interne synchronisée avec la durée d’une journée. Lorsqu’elle est déréglée à cause du décalage horaire, les habitudes d’endormissement et de réveil sont modifiées, et induisent souvent des troubles temporaires du sommeil.
Les molécules régulant naturellement ce cycle sont produites et détruites chaque jour. Mais KL001 peut ralentir la destruction de l’une des plus importantes d’entre elles, appelée CRY. C’est ce mécanisme que les chercheurs japonais sont parvenus à reproduire grâce aux composés qu’ils ont synthétisés.
A terme, cette découverte pourrait mener à des traitements sur mesure du jet lag. Takashi Yoshimura, l’un des chercheurs du projet, espère pouvoir utiliser ces molécules de synthèse pour contrôler le cycle circadien des animaux, et mieux comprendre son fonctionnement. « Cela contribuera surement à des applications médicales ou sur l’élevage animal », a-t-il expliqué.