La perte d’étanchéité de la barrière hémato-encéphalique serait l’un des mécanismes clés des premiers stades de la maladie d’Alzheimer, selon une étude néerlandaise parue ce mardi dans la revue Radiology. Les chercheurs de l’université de Maastricht et Leiden ont identifié cette porosité chez des malades grâce à l’imagerie par résonnance magnétique.
La barrière hémato-encéphalique est une structure cellulaire séparant le cerveau de la circulation sanguine. Cet obstacle anatomique joue un rôle de filtre en laissant passer des nutriments essentiels au bon fonctionnement du cerveau et bloque le passage aux neurotoxines, et autres molécules nocives.
Le cerveau a perdu son moyen de protection
Les scientifiques néerlandais ont étudié par IRM le cerveau de 16 malades et 17 personnes en bonne santé. Grâce à des produits de contraste, ils ont pu mesurer le nombre de brèches dans la barrière hémato-encéphalique. Résultat : elles étaient plus nombreuses chez les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer que les autres participants. Les fuites étaient particulièrement importantes au niveau de la matière grise, notamment dans la partie superficielle du cerveau, le cortex. Des lésions ont également été observées dans la matière blanche.
« Ces fuites dans la barrière hémato-encéphalique signifient que le cerveau a perdu son moyen de protection, explique Walter Backes, chercheur à l’université de Maastricht. La stabilité des neurones est perturbée et l’environnement dans lequel ils vivent commence à devenir nocif. Ce mécanisme pourrait éventuellement mené au dysfonctionnement du cerveau. »
En effet, les chercheurs ont découvert un lien entre ces fuites et le déclin cognitif suggérant qu’une barrière hémato-encéphalique affaiblie contribue au développement de la maladie d’Alzheimer. Elle pourrait également faire partie d’une cascade d’événement menant à la démence.