Elle revêt différents surnoms, tous moins réjouissants les uns que les autres – « diable d’Alep », « ulcère d’Alep » ou encore « furoncle d’Alep ». La leishmaniose cutanée, une maladie parasitaire transmise par les phlébotomes, des petits moustiques qui prospèrent en zone de guerre, prolifère en Syrie, profitant de l’absence de structures sanitaires et de la défaillance des soins dans le pays.
Potentiellement mortelle
Les atteintes sont sérieuses. Cette maladie qui attaque la chair provoque des lésions cutanées, des troubles respiratoires et des saignements de nez. Elle peut défigurer les patients de manière irrémédiable et en l’absence de traitement, elle peut être létale.
23 000 cas à Alep en 2013
La pathologie est présente depuis des siècles dans la zone, mais elle restait limitée à quelques cas avant le début du conflit, en 2011. Selon des sources médicales citées par le journal Qantara, en 2013, 23 000 cas ont été dénombrés, rien que dans la ville d’Alep.
Etant donné l’état actuel des infrastructures sanitaires, le recensement reste difficile à mettre en place et les données sont par conséquent inexactes. Toutefois, selon les estimations, le nombre de cas serait trois à quatre fois plus élevé qu’en temps normal.
En 2012, la revue Plos One Neglected Tropical Diseases a consacré une étude dans laquelle elle évoquait cette hausse inquiétante de la prévalence, qui touche en particulier les enfants.
Plus récemment, les CDC (Centres de contrôle et de prévention des maladies) américains ont alerté la communauté internationale sur les risques de propagation de la maladie aux pays voisins. La maladie n’est pas transmissible entre les hommes ; seul le parasite peut infecter l’humain. Toutefois, la grande précarité des camps où vivent les réfugiés constituent des zones privilégiées pour la prolifération des phlébotomes. Ainsi, le Liban qui comptait six cas entre 2001 et 2013 en a dénombré 1033 pour la seule année 2013.