Après six mois d’attente, les circonstances du décès d’Henry Latour au CHU de Bourges (Cher) feront l’objet d’une information judiciaire. Cet homme de 60 ans est décédé le 14 janvier alors qu’il subissait une opération de la prostate. Une intervention a priori bénigne mais qui s’est avérée mortelle pour lui. Dès le mois d’avril, le chirurgien-urologue a été mis en cause.
Insultes et agitation
Lors de l’intervention, le comportement du praticien aurait présenté un comportement agressif et commis plusieurs erreurs. L’équipe s’est notamment plainte d’avoir été l’objet d’insultes. Le patient aurait perdu plus de cinq litres de sang avant de décéder. Le chirurgien déclare alors un arrêt cardiaque.
Mais ce n’est que plusieurs semaines plus tard, apprenant que le spécialiste est interdit de bloc, que la fille d’Henry Latour demande l’accès à son dossier médical. Selon le rapport de l’anesthésiste, révélé par Le Parisien, « le chirurgien entre ce jour-là en salle "agité, en colère, parlant fort". "C’est à nouveau du matériel de merde", lance-t-il, avant d’insulter une infirmière. Un coordinateur du bloc estime que "le chirurgien n’est pas dans son état normal, inaccessible à tout raisonnement". Mais il n’y a pas d’autres urologues disponibles pour opérer. »
Un climat anormal
Face à ces éléments, le procureur de la République de Bourges a décidé d’ouvrir une information judiciaire. « Des éléments apportés par la direction de l’hôpital, montrant que l’opération ne s’est pas déroulée dans un climat de sérénité normale », a déclaré le procureur, Vincent Bonnefoy, au micro de l’AFP. Un juge sera désigné pour mener une expertise judiciaire sur le dossier médical. Elle devrait permettre de mieux comprendre pourquoi cette intervention, bénigne d’ordinaire, a si mal tourné. La famille d’Henry Latour s’est dite satisfaite de cette évolution.