Les Américains vivent une sexualité de plus en plus libérée et décomplexée, selon une étude publiée ce mercredi dans la revue Archives of Sexual Behavior. En effet, depuis la fin des années 1990, la proportion des adultes ayant des rapports homosexuels a doublé. Ces travaux montrent également que l’homosexualité est mieux acceptée dans toutes les générations, particulièrement chez les enfants du Millénaire.
Les chercheurs de l’université de San Diego, en collaboration avec l’université Widener et la Florida Atlantic University (Etats-Unis) ont interrogé 30 000 personnes sur leur perception des rapports entre personne de même sexe et leur propre sexualité. Pour répondre aux questions, les participants ont du aller chercher très loin dans leur souvenirs car les psychologues leur ont demandé ce qu’ils pensaient de l’homosexualité depuis 1973 – date à laquelle l’homosexualité n’a plus été considérée comme une maladie psychiatrique aux Etats-Unis.
Leur analyse révèle qu’entre 1990 et 2014, la proportion d’hommes rapportant avoir eu des rapports sexuels avec d’autres hommes a augmenté de 4,5 % à 8,2 %. Du côté des femmes, la proportion atteint elle aussi 8,7 % en 2014 tandis qu’elle était de 3,6 % une décennie plus tôt.
Une jeune génération plus tolérante
La génération du Millénaire – adultes âgés de 18 à 29 ans dans les années 2000 – semble être la plus ouverte et libre : 7,5 % des hommes et 12,2 % des femmes ont déjà eu une relation homosexuelle. Les expériences lesbiennes sont plus nombreuses chez les femmes jeunes, selon ces travaux. A l’inverse, la jeunesse ne semble pas favoriser les relations entre hommes.
L’acceptation de l'homosexualité a également évolué au cours des ces dernières décennies. Entre 1973 et 1990, plus de 10 % des adultes toléraient les relations homosexuelles. Aujourd’hui, près de la moitié des adultes disent l'accepter. Les enfants du Millénaires sont quant à eux plus de 60 %.
« Ces profonds changements d’attitude et de comportement ont eu lieu en tout juste 25 ans, ce qui suggère un changements culturel rapide », souligne Jean Twenge, professeur of psychologie à l’université de San Diego. Mais à quoi est-du ce bouleversement ? Pour la chercheuse, la pression sociale et les médias ont joué un rôle indéniable. « Les Américains semblent également être moins soucieux des normes sociales, et préfèrent s’intéresser à leur propres désir », conclut-elle.