Le Conseil National de l’Ordre des Médecins publie ce mercredi son Atlas national de la démographie médicale. Le document, riche en informations, décrit une profession dynamique qui continue d’attirer dans ses rangs les nouvelles recrues, mais plus que jamais marquée par des départs massifs à la retraite.
88 % de retraités en plus
Au 1er janvier 2016, le tableau de l’Ordre recensait 285 840 médecins – soit 1,7 % de plus qu’en 2015. Parmi eux, 215 583 sont en activité totale et 70 257 sont retraités, dont 26 % ont fait le choix de poursuivre l’exercice de la médecine.
Au cours de l’année l’année 2015, 7 714 médecins se sont inscrits pour la première fois à un tableau de l’Ordre (+79 % par rapport à l’année 2006). Toutefois, ces nouvelles arrivées ne compensent pas les départs à la retraite.
En effet, si l’on considère ces dix dernières années, les médecins retraités enregistrent un accroissement de 87,7 % de leurs effectifs. Bien que nombreux sont ceux qui continuent à travailler pendant leur retraite, la situation reste problématique, alors que le nombre d’actifs n’a augmenté, sur la même période, que de 1,2 %.
Source : Atlas de la démographie médicale, CNOM
Perte d’un généraliste sur 4 d’ici 2025
« Cet état de fait a un impact significatif sur la spécialité de médecine générale, écrit le CNOM. Alors que les spécialités médicales et chirurgicales voient, dans l’ensemble, leurs effectifs augmenter (…), les effectifs de médecins généralistes sont les premiers touchés » par les départs en retraite.
Ainsi, le nombre de généralistes connaît « une chute inexorable », qui devrait se poursuivre jusqu’en 2025, « ce qui pourrait se traduire par la perte d’un médecin généraliste sur quatre sur la période 2007-2025 », nous enseigne encore l’Atlas. Actuellement, le tableau de l’Ordre recense 88 886 médecins généralistes en activité régulière, soit une diminution de 8,4% des effectifs depuis 2007.
Disparités territoriales
A ce constat s’ajoute une très forte disparité territoriale. Alors que les territoires de la façade Atlantique, Rhône-Alpes et les territoires transfrontaliers (Nord, Est) voient leurs effectifs augmenter, d’autres zones sont marquées par une forte désertification. Ce sont des territoires qui « allient densité faible et manque d’attractivité », précise le CNOF.
Parmi eux, la région Centre, dont la densité médicale en activité régulière s’élève à 233 médecins pour 100 000 habitants – bien en deçà de la moyenne nationale (284 médecins pour 100 000 habitants). La tandis que la région PACA enregistre la plus forte densité avec 350 médecins pour 100 000 habitants.
Source : Atlas de la démographie médicale, CNOM
La médecine libérale attire
Enfin, en terme de modes d’exercice, le CNOM constate un équilibre entre médecins salariés (46 %) et libéraux exclusifs (44 %). Les 10 % des médecins restant allient exercice mixte entre libéral et salarié.
« L’exercice libéral n’est pas délaissé par les jeunes médecins : s’il est vrai que, lors de leur première inscription à l’Ordre, seuls 10,8 % font le choix de l’installation, une étude de cohorte de 2008 montre, qu’après quelques années, ce taux remonte sensiblement, 33,3 % des inscrits de 2008 exerçant en libéral en 2016 ».