Nouvelle percée dans la compréhension du chikungunya. Une équipe de chercheurs de l’Inserm a identifié des facteurs cellulaires impliqués dans la réplication du virus au sein des cellules humaines. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Nature.
« Comme tout virus, celui responsable du chikungunya pénètre à l’intérieur des cellules de son hôte et y utilise la machinerie cellulaire pour se répliquer », précise l’Inserm dans un communiqué. Toutefois, les mécanismes qui permettent à cet arbovirus de s’introduire dans les cellules et s’y répliquer restaient à ce jour mal connus.
200 gènes criblés
Pour identifier les gènes cellulaires responsables de la réplication du virus, l’équipe de chercheurs a inhibé un à un chacun des gènes d’une cellule humaine, afin d’étudier l’effet de cette inhibition sur la réplication virale. Au total, 156 gènes proviraux, impliqués dans le transport du virus par exemple, et 41 gènes antiviraux ont été identifiés.
Ces résultats ont ainsi permis aux chercheurs d’isoler les facteurs cellulaires impliqués dans la réplication du virus chikungunya. Les applications de ces travaux sont très concrètes puisque les chercheurs ont mis au jour des voies de signalisation qui peuvent être ciblées dans un objectif thérapeutique.
« Différentes molécules, susceptibles d’inhiber les produits des gènes ou les voies de signalisation identifiés, ont été testées in vitro dans des modèles cellulaires et in vivo dans des modèles murins », précisent encore les chercheurs.
Cibler les gènes plutôt que le virus
Selon leurs observations, certaines de ces molécules, seules ou combinées, ont montré une efficacité antivirale sur le virus chikungunya, mais aussi sur d’autres virus, comme ceux de la grippe ou de l’herpès, qui exploitent des voies cellulaires similaires pour se répliquer.
« Concernant les virus émergents comme celui du chikungunya, qui sont par nature peu connus, il est intéressant de se focaliser sur les gènes cellulaires impliqués dans l’infection – et non de cibler directement le virus – pour tenter d’identifier, le plus rapidement possible, de nouvelles cibles thérapeutiques », expliquent encore les auteurs.