Désormais, le site Doctipharma ne pourra plus vendre de médicaments en ligne. La filiale, appartenant au site internet Doctissimo, s’était consacrée au e-commerce du médicament non-soumis à la prescription médicale. Elle en vendait près de 3000. En vain donc.
Jugeant l’activité du site « illicite » et considérant que ce dernier n’avait pas « qualité d’officine, le tribunal de commerce de Nanterre (Hauts-de-Seine) a ordonné au groupe de mettre un terme à ses pratiques.
La décision de justice réjouit notamment l’UDGPO (les groupements au service des pharmaciens et de la Santé Publique), qui rappelle dans un communiqué que « la société commerciale n'avait pas qualité de pharmacien d'officine et ne pouvait donc pas exercer cette activité, ni comme vendeur, ni comme intermédiaire dans la vente de médicaments ». Pour le groupe Lagardère, propriétaire Doctipharma, la décision « interdit la possibilité de développer une grande plateforme française mise au service des pharmaciens ». La multinationale n’a pas indiqué si elle allait faire appel ou non de la décision de justice.
Une vente en ligne réduite
Le site Doctipharma avait, en 2014, obtenu l’autorisation de vendre près de 3000 médicaments sans ordonnance. Cependant, adoptée depuis 2013, la loi relative à la vente de médicaments sans prescription médicale en ligne ne concerne que les pharmaciens inscrits à l’Ordre National. Et dans un souci d’encadrement, toute commercialisation de la sorte devait se faire par une officine.
En France, la vente en ligne de médicaments reste très réduite. En janvier 2015, seule 1,4 % des pharmacies officines ont lancé leur site internet.De ce fait, l’Ordre National des pharmaciens invitent tous les amateurs de e-commerces à consulter la liste des sites autorisés par les ARS (Agence Régionale de Santé).
Dans le monde, estime l’OMS, environ 50 % des médicaments vendus sur internet sont des médicaments falsifiés ou contrefaits.