Elles ont la réputation de rouler plus lentement, de mettre plus de temps à prendre des décisions… Les personnes âgées sont-elles vraiment plus réticentes à la prise de risque ? Il semblerait bien que ce soit le cas, selon une étude parue dans Current Biology. Menée par l’University College de Londres (Royaume-Uni), elle montre qu’un neurotransmetteur clé chute avec l’âge, nous rendant plus prudents.
25 000 personnes, âgées de 18 à 69 ans, ont pris part à ces travaux en participant à un jeu sur smartphone : The Great Brain Experiment. Chaque joueur commence avec un stock de 500 points et doit en gagner le plus possible. Mais pour cela, il doit parier. Les options les plus risquées, où la défaite survient une fois sur deux, sont celles qui rapportent le plus de points.
- 10 % tous les 10 ans
Dans l’ensemble, les groupes d’âge tombent d’accord pour choisir les jeux qui évitent de perdre des points. Les paris défavorables, eux, attirent les faveurs de 56 % des volontaires tandis que les jeux plus équilibrés sont utilisés par 67 % d’entre eux. C’est sur les essais qui permettent de gagner des points que l’écart se creuse entre les jeunes générations et les plus avancées : chez les 18-24 ans, 72 % des participants tentaient leur chance contre 64 % chez les 60-69 ans.
Les auteurs de l’étude expliquent ce différentiel par une chute de la dopamine avec l’âge. Ce neurotransmetteur est impliqué dans les actions qui permettent d’obtenir des récompenses. Or, il chute de 10 % toutes les décennies, « ce qui pourrait expliquer pourquoi nous avons moins tendance à rechercher des récompenses, estime le Dr Robb Rutledge. Les personnes âgées sont simplement moins attirées par les grosses récompenses. » Ces résultats sont précieux car ils fournissent des détails sur la vie réelle.