Le champion olympique 1960 de boxe, Mohamed Ali, n’est plus. « The greatest », le plus grand tel qu’il s’était autoproclamé, s’est éteint hier soir dans un hôpital de Phoenix en Arizona (États-Unis). « Après un combat de 32 ans contre la maladie de Parkinson, Mohamed Ali est décédé à l'âge de 74 ans », a annoncé son porte-parole Bob Gunnell. « Le triple champion du monde des lourds est mort dans la soirée ».
Il y avait été admis jeudi dernier pour un problème respiratoire. « Son hospitalisation devrait être courte, son état de santé est bon », avait alors déclaré Bob Gunnel. Finalement, cette hospitalisation, la dernière d’une longue série, a sonné la fin du dernier combat du géant de la boxe.
32 ans de combat contre Parkinson
Mohamed Ali avait été diagnostiqué en 1984 d’une maladie de Parkinson à l’âge de 42 ans, sans doute liée aux multiples commotions qu’il avait subies au cours de ses combats. Un moment écarté des rings par le gouvernement américain suite à son refus de s’engager comme soldat lors de la guerre du Vietnam, il avait du enchainer les combats en 1970 à un rythme dangereux pour retrouver le plus haut niveau et affronter l’homme qui l’avait remplacé au sommet de la boxe, Joe Frazier, lors d’un combat que le promoteur star Don King avait qualifié de « combat du siècle ».
La faute peut-être aussi à une fin de carrière mal négociée, achevée le 11 décembre 1981 à presque 40 ans lors d’un combat surnommé « The drama in the Bahamas », le drame des Bahamas. Les quelques combats de trop, alors qu’il était visiblement diminué, n’ont sans doute pas amélioré son état. « Ce n’est pas à cause de la boxe. C’est à cause des autographes », s'était défendu avec humour le champion sur sa maladie. Il a finalement succombé des suites de problèmes respiratoires, probable conséquence de sa maladie.
Crédits : pete troshak
Une légende du sport
Lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de 1996 à Atlanta, il était le dernier porteur de la torche et il avait allumé la flamme olympique. Ses tremblements évidents avaient alors ému le monde entier.
Il représentait, avec l’acteur Michael J. Fox, le visage médiatique de la maladie de Parkinson. Il participait à de nombreux galas de charité en faveur de la recherche médicale et l’état physique qu’il affichait lors de ces sorties ne laissait que peu de doutes sur l’avancement de sa maladie. Depuis de nombreuses années maintenant, il apparaissait vouté et fatigué.
Le destin exceptionnel de Cassius Clay – nom qu’il portait avant sa conversion à l’islam – a fait de cet homme né en 1942 à Louisville, dans le Kentucky, un personnage à part dans le monde du sport. Par son talent, son arrogance, ses engagements politiques contre la guerre du Vietnam et dans le mouvement des droits civiques aux États-Unis et son combat contre Parkinson, il a laissé peu de personnes indifférentes. Il est aujourd’hui entré dans la courte liste des légendes du sport.