Notre organisme aurait déjà en sa possession une arme contre le virus Zika. Des chercheurs de l’université du Massachusetts ont, en effet, découvert qu’une protéine présente dans la quasi-totalité de nos cellules, appelée IFITM3, réduit considérablement la capacité du virus à infecter des cellules de souris et humaines. Stimuler l’activité de cette molécule permettrait de combattre l’infection par le virus Zika, selon ces travaux publiés ce vendredi dans la revue Cell Reports.
Les scientifiques ont fait cette découverte encourageante 8 semaines seulement après avoir reçu des échantillons sanguins contenant Zika. Ils ont pu travailler très vite grâce un outils d’analyse génomique mis au point au cours de leurs précédents travaux. Celui-ci leur permet d’explorer comment les cellules réagissent face à un pathogène, et comment ces envahisseurs exploitent les cellules pour survivre et se répliquer.
Un rôle de défense en première ligne
Lors de travaux sur le virus de la dengue et de la fièvre jaune, des virus de la famille des flavivirus comme le Zika, les chercheurs ont eu l’intuition que la protéine IFITM3 avait la capacité à réduire ou bloquer la réplication virale. En agissant sur la membrane des cellules, cette molécule peut empêcher les virus d’entrer dans la cellule-hôte, ce qui met en péril sa réplication et donc sa survie.
L’équipe américaine alors testé leur hypothèse avec le virus Zika. Ils ont alors observé que dans le cas où IFITM3 est peu présente, le virus pénètre aisément dans la cellule pour l’infecter. A l’inverse, si IFITM3 est abondante, Zika ne peut envahir la cellule. Coincé à l’extérieur de la cellule, il devient vulnérable et peut être éliminé par le système immunitaire.
Espoir de traitement
« Ces travaux montrent que IFITM3 agit en première ligne pour éviter que Zika mette la main sur toutes les ressources cellulaires dont il a besoin pour se propager, explique George Savidis, l’un des auteurs de la publication. Schématiquement, IFITM3 maintient le virus dans un no man’s land où il ne peut faire aucun mal ».
L’équipe de l’université du Massachusetts prévoit maintenant de tester l’efficacité de cette protéine chez la souris. Ils vont également poursuivre leurs travaux afin de découvrir d’autres molécules aux propriétés similaires, avec l’espoir de développer des traitements.