Les associations de lutte contre le VIH ne sont pas satisfaites et elle le font savoir. Une réunion de haut niveau consacrée à la fin du Sida s’ouvre ce mercredi à New York, au siège des Nations Unis. Les États s’apprêtent à adopter un texte final mais les deux associations de lutte contre le VIH, AIDES et Coalition PLUS, s'y opposent. Il serait très préjudiciable, selon elles, aux populations les plus vulnérables. Elles appellent la France à le modifier.
Des termes clés quasi absents et mal utilisés
Selon les deux associations, ce texte affaiblirait les populations les plus vulnérables et exposées au virus que sont les travailleuses du sexe, les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes et les usagers de drogues injectables. Ces populations sont 10 à 200 fois plus susceptibles d'être infectées par le VIH par rapport à la population générale car elles ont un moindre accès à la prévention et aux soins et leurs pratiques sexuelles ou d'usage de drogue seraient condamnés par la société, voire par l'État.
C'est auprès de ces populations, dites « clés » selon les termes des Nations Unis, que les efforts devraient être effectués. Justement, selon AIDES et Coalition Plus, le terme de « populations clés » n'apparaît que deux fois dans le texte de 19 pages. C'est deux fois plus que le terme « les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes » qui pourtant sont plus à risque d'être infectés par le VIH.
Toujours selon les deux associations, les rares mentions de ces populations clés sont souvent associées à un vocabulaire stigmatisant et déshumanisant. Ce manque d'importance ne fera que fragiliser leur accès aux financement internationaux.
Un appel à prolonger les négociations
Une vingtaine d'ONG majoritairement LGBT (lesbiennes, gays, bis et trans) n'ont pas eu l'autorisation de participer à la réunion de l'ONU en vue de soutenir et représenter ces populations. C'est pour cela que AIDES et Coalition PLUS appellent la France à prolonger les négociations. En effet, selon la procédure extraordinaire propre aux Nations Unies, il suffit qu’un seul Etat brise le silence pour que le texte soit à nouveau ouvert à des amendements.