Le monde si particulier de la chirurgie serait-il confronté à une querelle entre les anciens et les modernes ? La réforme du 3e cycle des études de médecine divise la profession. Elle pourrait conduire, résume François Béguin dans Le Monde, à réduire d’une année la formation des chirurgiens à partir de la rentrée 2017.
Impensable, scandent, d’un côté, les instances universitaires et les conseils nationaux de la profession avec le soutien de l’Académie de chirurgie.
A l’issue de leurs cinq années d’internat, détaille le journaliste, les chirurgiens doivent compléter leur formation par deux années comme assistant ou chef de clinique. Durant de cette période, ils peuvent opérer seuls et faire appel à un confrère chevronné pour les assister en cas de besoin. Le président du Conseil national des jeunes chirurgiens, Marc-Olivier Gauci, résume dans les colonnes du quotidien : « (…) Comme un pilote de ligne, il nous faut des heures de vol pour rencontrer tous les cas de figure ».
D’autres spécialistes interrogés confirment que cette période est « un minimum incompressible ».
C’est « une réforme moderne », rétorquent de leur côté ses défenseurs. Selon eux, les internes seraient les premiers à faire valoir que la première année d’internat est quasiment une année perdue.
Dans cette bataille de bistouris, le ministère de la Santé joue la prudence et attend l’avis de deux commissions indépendantes pour trancher.