La lutte contre le VIH progresse dans le monde. L’ONU ouvre ce 8 juin sa réunion de haut-niveau sur la fin du Sida. A cette occasion, son agence sanitaire salue la réussite de trois Etats dans un secteur particulier : la transmission mère-enfant. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) remettra des certificats à la Thaïlande, la Moldavie et la Biélorussie.
Les trois pays ont non seulement interrompu la transmission du VIH de la mère à l’enfant, mais aussi celle de la syphilis. Une double réussite que salue l’OMS ce 8 juin. « Il est très encourageant de voir des pays réussir à éliminer la transmission mère-enfant dans ces deux infections », souligne sa directrice générale, Margaret Chan.
95 % des femmes enceintes traitées
La reconnaissance officielle de la fin de la transmission couronne 20 ans d’efforts acharnés sur tous les continents. Cuba est le premier pays à avoir atteint cet objectif, en juin 2015. Ce sont désormais trois pays de plus qui y sont parvenus. « S’assurer que les enfants naissent en bonne santé, c’est leur donner le meilleur départ possible dans la vie, se félicite Margaret Chan. C’est une réussite formidable et le signal clair que le monde est sur la voie d’une génération sans sida. »
Sans aller jusque là, le monde est en tout cas sur la bonne voie pour ce qui est de la prise en charge des femmes enceintes. Car le modèle suivi par la Thaïlande, la Moldavie et la Biélorussie est relativement simple : investir dans les soins prénataux, dépister systématiquement la syphilis et le VIH chez les femmes enceintes et leurs partenaires, et les traiter lorsqu’ils sont positifs. En Europe, 95 % des futures mères suivent un traitement antirétroviral, qui abaisse le taux de virus dans le sang jusqu’à le rendre indétectable. Cette approche permet d’abaisser le risque de transmission de 45 % à 1 %.
1 % de transmissions
Réduire la transmission, c’est aussi prendre en charge les enfants malades. Sur le continent européen, 70 % des nouveau-nés sont dépistés dans les deux mois suivant leur mise au monde. Or, « chaque enfant qui grandit sans le VIH grâce aux antirétroviraux est le témoin du progrès accompli dans le monde pour mettre fin à la transmission mère-enfant », souligne Michel Sidibé, directeur exécutif de l’ONUSIDA. Ces transmissions ne représentaient plus que 1 % des nouvelles infections par le VIH en 2014 en Europe.