Messieurs, surveillez votre ligne ! Garder un tour de taille raisonnable pourrait en effet s’avérer particulièrement utile face au risque de cancer de la prostate. Une étude tirée de la cohorte européenne EPIC, qui examine l’association entre nutrition et cancer, montre qu’un IMC trop élevé est lié à un risque accru de développer cette forme de cancer. Elle a été présentée au Sommet européen sur l’Obésité, organisé par la Société européenne pour l’étude de l’obésité (EASO) à Göteborg (Suède).
+13 % de risque
Près de 141 900 hommes, issus de 8 pays d’Europe dont le Royaume-Uni et l’Espagne, ont pris part à ces travaux. Les auteurs les ont suivis pendant 14 ans en moyenne. Au cours de cet intervalle, plus de 7 000 cancers de la prostate se sont déclarés. 934 étaient mortels.
En se concentrant sur les formes les plus agressives, l’équipe a observé une association significative entre l’augmentation du tour de taille, de l’IMC et le risque de cancer de haut grade. Pour chaque augmentation de 10 cm du tour de taille, la probabilité de développer une tumeur était accrue de 13 %.
4e cancer le plus mortel
Pour les auteurs de l’étude, ces conclusions montrent « que l’association entre la taille, le poids et le cancer de la prostate est complexe, et varie en fonction de l’agressivité de la maladie ». C’est sans doute pour cela qu’un lien avec l’IMC est si difficile à établir de manière certaine. Car jusqu’ici, les études en la matière se sont montrées peut convaincantes.
Avec cette large étude prospective, les chercheurs espèrent régler en partie la question. « Nos résultats vont dans le sens des recommandations sanitaires concernant les autres maladies non-transmissibles, estiment-ils. Les hommes devraient tâcher de maintenir un poids sain. » Pour rappel, le tour de taille maximal pour un homme ne doit pas dépasser 110 centimètres. L’IMC, lui, doit être compris entre 18,5 et 25 kg/m2.
Définir des moyens de prévenir le cancer de la prostate est important car il s’agit du quatrième cancer le plus mortel en France. En 2012, quelques 56 800 nouveaux cas ont été diagnostiqués et 8 800 décès dénombrés.