« Madame la directrice, nous avons l'honneur de déposer auprès de vous un préavis de grève illimitée concernant les conditions d'exercice des médecins du Pôle d'Urgences (SAMU-SMUR-RPS-SAU) du Centre Hospitalier André Mignot à partir du jeudi 9 juin 2016. Il concerne les soins urgents et non urgents ».
La lettre adressée par les urgentistes de l'hôpital public de Versailles à leur direction la semaine dernière témoigne d'une exaspération. Et ce mercredi, le Syndicat National Des Praticiens Hospitaliers Anesthésistes-
« Dans un contexte démographique difficile avec un effectif réduit et sous tension, les praticiens du Pôle Urgence de l'Hôpital de Versailles (SAMU 78 SMUR de Versailles, Service d'Accueil des Urgences et Permanence des Soins Ambulatoires) sont sollicités pour intégrer le dispositif de secours de l'Euro 2016 », déplore-t-il.
L'Euro 2016 perturbe les urgences franciliennes
En effet, il est actuellement demandé à des équipes soignantes franciliennes de renforcer les SAMU et SMUR directement concernées par l'Euro 2016 de football (du 10 juin au 10 juillet 2016). Cela « sans aucune anticipation des conséquences que cette mesure aura sur l'activité des services d’accueil des Urgences », estime le syndicat. Ce dernier va même jusqu'à dire que « les problèmes de sous-effectif » vont passer ainsi « de chronique à aigu ! »
Les praticiens hospitaliers de ce Pôle demandent donc « les moyens humains pour accomplir leurs missions et la juste reconnaissance de leur l’investissement ». Ils réclament sans délai « la reconnaissance de leur temps de travail », par l’application d'une instruction de juillet 2015 (1) fixant à 48 heures le temps de travail hebdomadaire maximum des urgentistes hospitaliers (39 heures de travail clinique et 9 réservées aux tâches non cliniques).
En outre, les médecins demandent l’adoption immédiate de mesures favorisant l'attractivité des postes et donc le recrutement de praticiens dans ces services. « Conscients de leur responsabilité vis-à-vis des patients, ils (les urgentistes de Versailles) refusent une déliquescence de leurs conditions de travail, aboutissant à une augmentation des inégalités de prise en charge de la population », conclut le SNPHAR-E.
(1) Instruction DGOS/RH4 no 2015-234 du 10 juillet 2015 relative au référentiel national de gestion du temps de travail médical dans les SAMU, SMUR et services d’urgences