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Prévention

AVC : être actif à 50 ans réduit les risques

Par Anne-Laure Lebrun

Etre en très bonne condition physique à 50 ans permettrait de réduire le risque d'accident vasculaire cérébrale de 37 % après 65 ans. 

Rawpixel/epictura

Natation, vélo, course à pied... Avoir une activité physique à l'aube de la cinquantaine permet de réduire le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) après 65 ans, selon une vaste étude présentée ce jeudi dans la revue de l’association de cardiologie américaine Stroke.

« Nous entendons tous que l’exercice est bon pour nous, mais beaucoup de personnes ne le font toujours pas. Nous espérons que ces données objectives sur la prévention d’une pathologie mortelle motiveront les gens à bouger et à perdre du poids », indique le Dr Ambarish Pandey, cardiologue au Centre médical Southwestern de l’université du Texas (Etats-Unis), et auteur de l’étude.

De fait, l’inactivité physique est devenue en 2012 la première cause de mortalité évitable dans le monde. Elle tuerait presqu’ autant de personnes que le tabagisme, soit 6 millions de décès par an. Ajouter à cela l’augmentation des comportements sédentaires – rester assis ou allongé pendant des heures -, qui favorisent le développement de l’hypertension artérielle, le diabète et l’élévation du cholestérol, des facteurs de risques de maladies cardiovasculaires comme l’AVC.


10 000 pas par jour minimum

Dès lors, accroître le temps d’activité physique et sportive est devenu un enjeu de santé publique. Selon l’Organisation mondiale de la santé, il faudrait faire 10 000 pas par jour pour rester en forme, ce qui correspond à 30 minutes d’activité chaque jour. Mais il n’y a pas que la marche. Pour les amateurs de vélo, 1 minute à pédaler équivaut à 150 pas. Et pour les nageurs, une minute de natation est égale à 90 pas. Mais rien n’interdit d’en faire plus. Bien au contraire. Les travaux de l’université du Texas semblent justement montrer un bénéfice bien plus important pour une activité physique intense après 45 ans.

Pour parvenir à cette conclusion, ils ont suivi près de 20 000 volontaires âgés de 45 à 50, dont 79 % d’hommes, pendant au moins 10 ans. Tout au long de l’expérience, les chercheurs ont mesuré leur fonction cardiaque et pulmonaire, et questionné les participants sur leurs pratiques physiques et sportives. Ces derniers ont ensuite été classés dans 3 catégories : très bonne condition physique, bonne forme physique et mauvaise condition physique.


Prévenir l'AVC

Les chercheurs ont alors observé que les participants les plus sportifs (première catégorie) ont un risque d’AVC réduit de 37 % après 65 ans par rapport aux autres volontaires. Un bénéfice maintenu même lorsque les chercheurs ont pris en compte les facteurs de risques de l’AVC. Autrement dit, une personne souffrant d’hypertension artérielle ou de diabète de type 2 peut réduire son risque d’AVC grâce à une activité physique. « Ces résultats renforcent le rôle unique et indépendant de l’exercice physique dans la prévention de l’AVC », assure le Pr Jarett Berry, l’un des auteurs de l’étude.

Ainsi promouvoir l’activité physique et sportive permettrait d’éviter cette pathologie potentiellement mortelle. En France, une personne est victime d’un AVC toutes les 4 minutes, soit plus de 130 000 personnes. Avec 40 000 morts par an, l’attaque cérébrale est la 3ème cause de mortalité chez les hommes et la 1ère chez la femme.