Alors que partout s’affiche le sexe, la performance et la pornographie, dans le lit conjugal, c’est souvent l’amour petit bras, entre deux corvées pour décompresser. Le couple finit par considérer la sexualité comme une récompense qui vient après toutes les tâches sérieuses à accomplir. Or, comme l’affirme la sexologue et psychosomaticienne Ghislaine Paris, co-auteur de Faire l’amour pour éviter la guerre dans le couple ( édition Albin Michel), « la sexualité n’est pas un loisir ! C’est un domaine de la vie à part entière. Un individu bien dans sa peau tente d’équilibrer tous les aspects de sa vie sociale, professionnelle, parentale, sexuelle. L’idéal serait une répartition égale entre ces secteurs, nous sommes loin du compte ».A
Avec les longues soirées et les nuits chaudes, la pression retombe, l’ambiance générale est propice au lâcher prise amoureux. Encore faut-il une décision ferme et une stratégie durable, sinon, dès la rentrée, toute cette belle énergie libidinale retombera comme un soufflé.
Un parcours en trois étapes
Se retrouver, c’est d’abord anticiper le plaisir à venir et s’y préparer ne serait-ce qu’en imagination. On sait qu’avec les vacances reviendra le temps des étreintes.
Ensuite, dès qu’on a pris ses quartiers d’été, éjecter les écrans, tablettes et téléphones de la chambre d’amour. Accessoire cette mesure ? Non essentielle ! Pas seulement pour briser la routine. Selon une étude parue en juin dernier (voir encadré), 52% des couples aimeraient avoir une vie sexuelle plus intense pendant leurs vacances mais 60 % rentrent déçus.
Pourquoi ? A cause d’un nouveau fléau moderne, la « distraction digitale », autrement dit, l’intoxication aigue à Facebook, au portable, au réseau.
Une fois ce problème écarté, reste une dernière étape. Entretenir le désir, surtout pour les couples qui ont déjà quelques années de route derrière eux. Mais comment briser la routine sans tomber dans les clichés habituels ? « En matière de séduction, il n’y a pas de recette puisqu’il s’agit d’une attention individualisée », indique Ghislaine Paris.
A chacun de se poser la question de ce qui ferait réellement plaisir à l’autre, ce qui le rendrait plus disponible, plus accueillant, plus motivé…S’habiller plus sexy ? Perdre du poids ? Se reprendre en main ? Se retrouver plus souvent dans l’intimité ? Faire la fête et l’amour ensuite ? Improviser des surprises heureuses ? Autant de couples, autant de réponses et parfois un peu de tout cela réuni…
Envoyer des signaux et savoir les décoder
Parfois, le couple se rate, faute d’interpréter convenablement les signaux du désir, par habitude aussi. D’où viennent ces échecs ? « Souvent d’une trop grande discrétion, ou d’une attitude trop proche de la tendresse, pas assez sexuée, répond la spécialiste.
La discrétion est surtout l’apanage des femmes, qui ont une difficulté à assumer leurs envies. Elles préfèrent laisser les hommes faire les premiers pas ». Et l’homme justement ? « Il redoute d’être repoussé, dit Ghislaine Paris. Quand sa compagne ne répond pas favorablement à ses avances, l’homme se sent rejeté dans sa personne ; il ne se dit pas « actuellement, elle n’a pas de désir », mais « elle ne veut pas de moi ». Beaucoup plus difficile à digérer donc, ce qui entraîne au mieux un ressentiment passager, au pire, un désengagement amoureux progressif et durable …
Une parade amoureuse explicite
Mieux vaut donc mettre les points sur les i. S’envoyer des textos sensuels, exprimer son désir d’un mot chuchoté ou d’une caresse, appuyer un regard , bref, s’étonner soi-même et étonner l’autre, sortir de l’ordinaire et de ses rails. Plu facile en vacances, un restaurant, un bar, une promenade… la suite n’est qu’affaire d’imaginationL
Le désir n’est pas qu’une pulsion primitive, l’Homme a inventé la sexualité relationnelle, ce qui est perçu du partenaire compte tout autant que le désir suscité par lui. Le désir s’épanouit aussi dans l’intimité. L’intimité se nourrit de paroles et d’échanges. Les confidences permettent de reprendre le fil de ces discussions interrompues pendant l’année. Les batteries ainsi rechargées, la relation se poursuivra plus sensuelle et plus apaisée !
Le nouveau poison des couples
Plus d'un quart des couples admet que le fait de regarder leur téléphone pendant les vacances est une source de dispute. 59% des partenaires avouent passer trop de temps derrière leur écran. Plus de la moitié des participants pense que leur relation en souffre – 72 d'entre eux- ont même avoué avoir déjà utilisé leur téléphone pendant qu'ils faisaient l'amour ! 15% des couples reconnaissent faire moins l'amour pendant les vacances qu'auparavant à cause de leurs téléphones, montant jusqu'à 25% en dessous des 35 ans. 65% des participants postent jusqu'à 3 fois par jour pendant leurs vacances, et 42 % avouent qu'ils partagent les beaux moments de vacances d'abord sur les réseaux sociaux puis avec leur partenaire !
Source : Etude De grandes Sexpectations réalisée par Durex publiée en juin 2016 sur 2000 participants.