Les Français hésitent avant de poser un arrêt de travail par peur de perdre leur salaire, de perturber l'équipe ou par amour du métier, selon un sondage OpinionWay pour Réhalto (1) ne le précise pas. Il livre en revanche des détails édifiants sur les problèmes de communication qui peuvent émerger entre les employés et leur direction des ressources humaines.
L’absentéisme progresse
Malades ou pas, les salariés français vont travailler. Un tiers d’entre eux affirment que s’ils ont besoin d’un arrêt maladie, ils se rendront tout de même sur leur lieu de travail. 8 % vont jusqu’à piocher sur leurs congés personnels lorsqu’aucune alternative n’est possible. Au total, 4 salariés sur 10 ne se mettent pas en arrêt maladie Les cadres sont les plus nombreux à consentir à ce sacrifice parmi la population. (49 %)
Si les sondés hésitent autant à prendre des congés, c’est sans doute en raison des conséquences perçues. Les directeurs des ressources humaines (DRH) interrogés affirment, dans 4 cas sur 10, que l’absentéisme pose problème. 52 % citent en exemple le remplacement nécessaire du personnel et 21 % la désorganisation que l’absence cause dans le service. Pas de quoi encourager à s’éclipser, même pour de bonnes raisons.
L’absentéisme progresse pourtant chez les salariés de l’Hexagone : il passe de 2,8 à 3,3 % en l’espace d’un an. C’est chez les ouvriers qu’il est le plus élevé, suivi des secteurs de l’industrie et des transports. Ainsi, 37 % des salariés ont dû poser un arrêt de travail en 2015 – en moyenne pour une durée de 12,1 jours.
Un décalage entre DRH et salariés
Mais un vrai décalage émerge entre les motifs de l’arrêt de travail évoqués par les salariés et par les DRH. Ces derniers se prétendent pourtant bien informés sur les causes : 77 % affirment être au courant de celles-ci. Mais alors que 20 % des salariés évoquent des problèmes inhérents au travail, seuls 4 % des DRH émettent la même hypothèse… Côté employés, les troubles musculo-squelettiques et les troubles psychologiques semblent assez fréquents.
Face à ces problèmes, trop peu d’actions préventives sont mises en place, déplorent les sondés. Une plainte confirmée par les réponses des DRH : seuls 45 % des entreprises ont mis en place des méthodes destinées à éviter les arrêts de travail. Preuve flagrante du problème : 62 % des DRH ont évalué formellement la pénibilité du travail, 48 % des entreprises ont mis en place une prévention des troubles musculo-squelettiques et 34 % une formation aux risques psychosociaux.
(1) Etude réalisée par l’institut OpinionWay pour Réhalto, auprès de 1 515 salariés d’entreprises de 50 personnes et plus interrogées par Internet de 305 Directeurs des ressources humaines d’entreprise de même taille interrogés par téléphone