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QUESTION D'ACTU

-20 % en quatre ans pour la MILDECA

France : le budget de lutte contre les addictions baisse encore

Le gouvernement a réduit de 2,7 % les crédits de la mission de lutte contre les addictions (MILDECA) dans son projet de loi de finances pour 2016. Des associations déplorent cette décision. 

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Alors que les professionnels de santé français alertent régulièrement sur le poids des addictions dans le bilan sanitaire global de notre pays (notamment 78 000 morts par tabagisme, 49 000 du fait de la consommation d'alcool et un coût social de 250 milliards d'euros par an), le gouvernement a fait un choix contesté. Le projet de loi de finances pour 2016 prévoit de réduire de 2,7 % les crédits de la Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et les Conduites Addictives (MILDECA). Cette décision aurait été prise pour financer le Plan gouvernemental de lutte contre drogues et les conduites addictives 2013-17, précisent les associations. Elles y voient cependant un coup dur pour leurs actions, surtout que le budget de la mission a déjà baissé de 20 % en quatre ans. 

Dans un communiqué publié il y a quelques jours, l'A.N.P.A.A (1) estime que cette option budgétaire est « révélatrice d'un manque de clairvoyance et d'ambition pour la santé publique ». « Elle privilégie la gestion à court terme au détriment d'une politique globale qui permettrait de mobiliser l'ensemble des moyens pour une politique réellement efficace », ajoute l'association.

La mission de la MILDECA 

Ces bénévoles et professionnels rappellent en quoi elle devrait consister : « promotion de la santé, soin et accompagnement des personnes en difficulté, encadrement de l'offre et de la publicité des produits addictifs, politique fiscale cohérente avec le niveau de risque, élaboration d'une politique globale de réduction des risques et des dommages permettant de lutter contre les trafics et l'économie souterraine ».

Et ils ont beaucoup de regret, puisque la mission de la MILDECA est précisément de développer cette « politique transversale sans laquelle aucun objectif crédible ne peut être atteint ».

Même inquiétude du côté de la Fédération Française d'Addictologie. Présidée par le Pr Amine Benyamina, elle a pris connaissance du communiqué de presse de la présidente de la MILDECA, Danièle Jourdain Menninger. Une goutte d'eau qui fait déborder le vase lorsqu'on sait que la FFA critiquait déjà les choix politiques récents du gouvernement au profit de lobbies, comme le détricotage de la loi Evin relative à la publicité sur l’alcool.


Des problèmes futurs plus importants 

La FFA partage donc la préoccupation des autres associations et dit apporter tout son soutien à la MILDECA pour que les financements alloués « aux recherches, aux actions de prévention et à leur évaluation soient maintenus à la hauteur des enjeux de cette priorité de santé publique ». Et l'ANPAA de lancer un dernier avertissement : « ce n'est pas en réduisant drastiquement les moyens de la MILDECA que le gouvernement pourra s'enorgueillir d'une politique à la hauteur des besoins ».

Elle conclut elle aussi en demandant que « le courage politique prévale et non les petites économies de court terme porteuses de problèmes futurs plus importants ».

(1) L’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie

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