Une campagne d’affichage pendant trois semaines et une pétition, c’est le mode de communication choisi par Médecins du Monde (MDM) pour dénoncer à partir de ce lundi les prix excessifs des médicaments. L’organisation non gouvernementale (ONG) entend mobiliser les « 66 millions de patients français pour qu’ils poussent les pouvoirs publics à une vraie intervention », explique Daniel Rosenweg dans Le Parisien.
Cette alerte intervient après celle lancée il y a quelques semaines par la Ligue contre le cancer, suivie par la prise de position de 110 cancérologues.
Avec le vieillissement de la population et l’augmentation du nombre de maladies chroniques, la facture explose (28 milliards d’euros par an) et les malades commencent à être rationnés, dénonce l’ONG qui a choisi le registre de la provocation.
« Bien placé, un cancer peut rapporter jusqu’à 120 000 € », ou « Le cholestérol, un placement à forte rentabilité et garanti », les slogans accusateurs claquent sur des affiches … qui ne seront pas présentes partout. En effet, plusieurs afficheurs, « comme Decaux, Média Transports (RATP) ou encore Insert (en régions) ont mis en avant des "risques de réaction du public" pour décliner l’offre », souligne le quotidien.
Pour MDM, l’Etat a failli à sa mission de régulation des prix en laissant s’installer un système dans lequel les prix sont déconnectés des coûts. Exemple, le Sovaldi utilisé contre l’hépatite C. La cure s’élève à 41 000 euros en France alors que le coût de fabrication ne dépasse pas 89 euros. Mais voilà, comme le médicament est très efficace et permet, à terme, de substantielles économies, les pays cassent leur tirelire pour l’obtenir. Le prix est donc fixé en fonction de l’offre.
Il y a quelques semaines, François Hollande avait lancé un appel remarqué à une régulation internationale des prix. « Dans une démocratie, avait alors plaidé le chef de l’Etat, il ne peut pas être dit à une personne, quel que soit son niveau de revenu, ses origines, son parcours : vous ne pouvez pas être soignée et guérie parce que c'est trop cher. Nous devons agir au plan international et c'est ce que nous allons faire. »
Mais quelques jours plus tard, lors du sommet du G7 où la question devait être abordée, cette belle promesse s’était déjà envolée.