Les rues de Marseille jonchées de bouteilles et de canettes, des scènes de guérilla urbaine sur le Vieux-Port ce 11 juin en marge du match Russie-Angleterre. Le lendemain, un supporter de l’Irlande du Nord qui chute d’une rambarde non loin de la Promenade des Anglais à Nice et perd la vie. A peine deux jours après le coup d’envoi de l’Euro 2016, les débordements ont déjà égratigné la fête. Et pourtant, l’une des cinq villes hôtes semble bien s’en sortir : Bordeaux, qui n'accueillera aucun match classé à risque.
La municipalité girondine accueillera 5 matchs au cours de l’événement sportif, qui se déroulera du 10 juin au 10 juillet. Une fan zone a aussi été mise en place sur la place des Quinconces, le long de la Garonne. Pour faire face aux consommations parfois excessives d'alcool, le Conseil municipal a travaillé en lien avec l’Agence régionale de santé Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes.
Volontaires et spécialistes déployés
Tout au long de l’Euro 2016, le système de veille sanitaire sera renforcé à Bordeaux. L’objectif est annoncé clairement : l’ARS veut éviter les débordements liés à l’alcool et la déshydratation – en cas de fortes chaleurs – mais aussi les troubles digestifs ou l’asthme.
Afin de mener à bien son objectif, l’ARS a étendu son dispositif « Tendances alternatives festives » (TAF), développé en lien avec la délégation Aquitaine de l’Association nationale de prévention en alcoologie addiction (ANPAA). Des volontaires du service civique formés à ce type d’événement et des spécialistes en addictologie iront à la rencontre des jeunes. Leur rôle : prévenir les risques liés à la consommation excessive d’alcool et venir en aide aux personnes en difficulté. Grâce à un partenariat avec Cap Sciences, ces intervenants bénéficient d’un équipement sanitaire plus complet.
Des cartes postales
L’ARS a aussi développé des actions de sensibilisation auprès du grand public centrées sur la prévention des risques. Deux cartes postales ont été éditées avec quelques conseils simples : s’hydrater, consommer raisonnablement de l’alcool en ville et sur les fan zones, boire régulièrement de l’eau mais aussi porter un préservatif en cas de rapport sexuel.
Source : ARS Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes.
Le dernier volet des actions mises en place par l’ARS tient compte du risque terroriste. Le SAMU local pourra être mobilisé en cas « d’événement inattendu », tout comme les établissements de santé suffisamment équipés – à savoir ceux qui disposent d’un service d’urgence, de réanimation et de plateaux techniques.