Le 76e congrès annuel de l'American Diabetes Association (ADA) se tient en ce moment même à la Nouvelle-Orleans (Etats-Unis), l'occasion pour les spécialistes de faire le point sur les recherches et les nouveaux traitements contre cette maladie qui touche 25 millions de personnes dans le monde. Le diabèt de type 1, qui concerne 200 000 personnes dans notre pays, a pour cause la destruction des îlot de Langerhans par le système immunitaire et empêche le patient de produire de l'insuline. Si aujourd'hui, les patients doivent s'injecter à intervalles réguliers cette hormone, plusieurs start-up françaises planchent sur des projets de pancréas artificiels. Leur objectif est identique, affranchir les patients des injections, mais les stratégies diffèrent.
Un pancréas bio-artificiel
La start-up strasbourgeoise Defymed, qui a fêté ses 5 ans en mars dernier, a mis au point un pancréas bio-artificiel pour les patients atteints de diabète de type 1. Actuellement testé en phase préclinique (sur l'animal), cette technologie se base sur des membranes bio-compatibles. Aucun composant électronique n'est présent dans le dispositif. Il s'agit d'une poche implantée dans l’abdomen où se trouvent des cellules d'îlots pancréatiques, capables de libérer de l'insuline et de faire baisser la glycémie dans le sang. Le principe de ce système est l'échange de molécule. Les membranes sontperméables au glucose, à l'insuline, au dioxygène et aux nutriments. En fonction de la concentration de glucose sanguin, l'insuline est libérée dans la circulation. Mais les membranes sont imperméables au système immunitaire du patient qui pourrait attaquer les cellules.
« Le dispositif sera accessible par un système sous-cutané qui permettra au médecin de réimplanter des cellules souches via un cathéter », explique Richard Bouaoun, Directeur des opérations chez Defymed, à Pourquoidocteur?. La société prévoit que le patient devra se faire réimplanter des cellules environ 2 à 6 fois par an. La phase clinique chez l'Homme, qui a pour objectif d'évaluer la sécurité du dispositif et de mieux comprendre les modèles de cellules utilisées, devrait commencer courant 2017.
Un algorithme très complexe
Une autre start-up a déclaré la guerre au diabète. Mais la société grenobloise Diabeloop, mise elle, sur l'électronique. Le système est actuellement en phase de test sur 45 malades, atteint de diabète de type 1, dans 9 hôpitaux français. Le dispositif comprend une pompe à insuline, un capteur de glycémie et un téléphone Android avec une application spécifique. L'objectif est de délivrer automatiquement des doses adaptées aux patients en fonction de leur alimentation, de leur activité physique et de l'heure de la journée. Le logiciel repose sur un algorithme « hyper complexe, de 13 équations à 13 inconnues, détaille à l'AFP Sylvain Rousson, l'un des ingénieurs qui a développé Diabeloop. L'idée, c'est de calculer en permanence, et par anticipation, le taux de sucre que le patient aura dans deux heures, afin de déterminer de quelle quantité d'insuline il a besoin tout de suite ».