Pour de nombreux parents, le moment du coucher peut très vite se transformer en guerre civile. Scotchés devant l’ordinateur, le smartphone ou la télévision, les enfants et les adolescents rechignent à aller se au lit, convaincus que dormir est une perte de temps. Résultat : près de 30 % des 15-19 ans sont en dette de sommeil et 25 % des adolescents de 15 ans dorment moins de sept heures par nuit.
Or, ils devraient dormir au moins 1h30 supplémentaire, selon les recommandations de l’Académie américaine de médecine du sommeil parues ce lundi. Ces dernières sont le fruit de 10 mois de travail menés par 13 experts américains. Ils ont analysé plus de 860 études scientifiques portant sur le sommeil des enfants et ses répercussions sur leur santé avant de se mettre d’accord sur les durées optimales de sommeil de 0 mois à 18 ans. C’est la première fois que les experts américains établissent la durée de sommeil idéale pour chaque tranche d’âge.
De 8 à 16 heures de sommeil
Ainsi, ils estiment que les bébés doivent dormir entre 12 et 16 heures par jour jusqu’à leur premier anniversaire. Les tout-petits devraient ensuite dormir entre 11 et 14 heures avant leur 3 ans. Jusqu’à 5 ans, il est recommandé qu’ils dorment entre 10 et 13 heures. Le panel d’experts souligne que ces durées de sommeil incluent celles de la sieste. Passé l’âge de 6 ans, l’école ne permet plus ce temps de repos, les enfants devraient donc faire des nuits de 9 à 12 heures jusqu’à 12 ans, puis de 8 à 10 heures entre 13 et 18 ans.
Dans la mesure où l’heure de lever est imposée par l’école, c’est l’heure de coucher qui détermine le temps de sommeil. Ainsi, si un enfant de 7 ans doit dormir 10h pour être en forme toute la journée et qu’il doit se lever à 7 h pour aller à l’école, il devrait être au lit à 21 heures. Les experts rappellent que dormir suffisamment, et notamment le nombre d’heures qu’ils recommandent, améliore l’attention, la mémoire et les capacités d’apprentissage ainsi que la santé physique et mentale.
Instaurer un climat propice au sommeil
En outre, leur méta-analyse met en évidence les conséquences d’une privation de sommeil chez les plus petits. Outre le risque accru d’accidents et de blessure lié à la fatigue, les enfants en manque de sommeil ont également plus de risques que les autres de développer de l’hypertension artérielle, de l’obésité ou un diabète. Du côté des adolescents, la dette de sommeil accroit également le risque d’automutilation, de pensées suicidaires, voire de tentatives de suicide.
« Le sommeil est essentiel pour être en bonne santé. Il est donc important de promouvoir des bonnes habitudes de sommeil dès la petite enfance, souligne le Dr Shalini Paruthi, pédiatre qui a joué le rôle de médiateur lors des discussions de l’Académie américaine de médecine du sommeil. Il est également très important que les enfants continuent à dormir suffisamment lorsqu’ils atteignent l’adolescence ».
Les experts soulignent qu’une bonne nuit de sommeil ne dépend pas seulement de sa durée, mais aussi de l’heure du coucher, de la qualité du sommeil et de l'absence d'éléments perturbateurs. Ainsi, mieux vaut bannir les excitants comme l’écran et le smartphone, et instaurer un climat propice à l’endormissement en optant plutôt pour la lecture ou une activité calme.