Ces dix dernières années, les écrans 3 dimensions - 3D - rencontrent un franc succès auprès des plus jeunes. Cependant, ils présenteraient des risques pour les enfants de moins de 6 ans, qui devraient s’en éloigner au maximum, selon une enquête menée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Ces écrans provoqueraient une fatigue visuelle conséquente, des troubles de la vision ou encore des vertiges.
Au cinéma, sur les écrans de télévisions ou sur les consoles de jeux vidéos, ces écrans en relief sont désormais omniprésents. Vantés pour leurs images profondes et en relief, permettant au spectateurs une expérience immersive, les risques des écrans 3D sur la santé des yeux des plus jeunes demeuraient jusqu’ici mal connus.
En 2011, l’association « Robin des bois » avait saisi l’Anses, pour obtenir une expertise et un avis concernant l’utilisation d’écran 3D. Néanmoins, faute d’éléments scientifiques suffisants, l’Anses n’était pas en mesure de se prononcer. Quelques mois après, l’Agence s’est ressaisie du dossier et a enquêté sur les risques potentiels liés à l’utilisation de ces écrans. Pendant cinq ans, des experts en ophtalmologie, orthoptie ou encore en sciences cognitives se sont penchés sur les effets des écrans tridimensionnels.
Troubles de la vision, vertiges, maux de tête
Les experts ont identifié « différents symptômes pouvant être liés à l’exposition aux interfaces audiovisuelles en 3D ». Parmi eux, la fatigue visuelle, résultat du « conflit accommodation-vergence ». Comme l’expliquent les experts, « dans le monde réel, pour percevoir la profondeur et le relief, les yeux convergent - ils sont orientés vers le même objet - et le cristallin de chaque œil se déforme pour obtenir une vision nette ». Mais la 3D ne permet pas de « respecter ce principe physiologique ». Et avec la fatigue visuelle peuvent apparaître des douleurs péri-oculaires, une sensation d’œil sec, des troubles de la vision, des maux de tête, des douleurs dorsales. Ajoutons à cela les baisses de performances dans les activités mentales et cognitives, accompagnées très souvent de pertes de concentration. Chez certains enfants, des vertiges peuvent survenir, altérant la perception de l’environnement. Grande prudence donc.
L’Anses a donc publié une infographie et des conseils pour informer les parents, surtout pour les enfants de moins de 6 ans. « Chez l’enfant, en particulier avant l’âge de 6 ans, pourraient apparaître des effets sanitaires plus marqués », souligne l’Anses dans son communiqué. En effet, c’est avant cet âge que l’œil s’adapte, se forme et se développe pour les années à venir.
Des recommandations précieuses
L’Anses recommande aux parents d’enfants de moins de 13 ans qui font un usage régulier des écrans 3D d'être attentifs sur l’éventuelle survenue de symptômes. Elle invite notamment à « ne pas se positionner trop proche de l’écran, à respecter les instructions des constructeurs et à conserver ses corrections optiques pendant la visualisation de contenu en 3D ».
Source : Anses