Prudence. Un rapport conjoint de l’Observatoire Européen des Drogues et des Toxicomanies (OEDT) et d’Europol interpelle sur la présence d’un nouveau produit de synthèse (NPS) particulièrement dangereux, disponible sur Internet ou sous le manteau, notamment dans les lieux festifs.
Le NPS en question, l'acetylfentanyl, est fabriqué à partir de Fentanyl, ce puissant opioïde utilisé dans le traitement des douleurs chroniques intenses. Il se présente la plupart du temps sous la forme d’une poudre blanche ou opaline. Il a été détecté dans huit pays d’Europe, dont la France.
32 décès, 8 intoxications sévères
Selon des données recueillies en septembre 2015, l'acetylfentanyl serait responsable de 32 décès par overdose en Europe depuis 2013, et de huit intoxications sévères, engageant le pronostic vital et nécessitant une prise en charge aux urgences. Les symptômes allaient de la perte de connaissance à la dépression respiratoire. Les usagers avaient en moyenne 27 ans.
Le risque d’overdose est d’autant plus élevé que sur Internet, l'acetylfentanyl revêt différentes appellations - « AF », « Valvida », « China White », « Apache », « China girl », « Dance fever », « Friend », « Goodfella », « Tango and Cash »… Des noms également utilisés pour le Fentanyl, ce qui peut mettre sur la piste.
Marchandises trompeuses
Là où les pistes se brouillent, en revanche, c’est lorsque l’acetylfentanyl se commercialise sous une fausse appellation, ce qui semble être le cas. Selon le site Psychoactif, où les usagers échangent leurs expériences et alertent sur les risques liés à leur pratique, des consommateurs souhaitant acquérir de l'étizolam (un analogue assez répandu de benzodiazépine) se sont vu vendre de l’acetylfentanyl. Le risque d’overdose lié à cette tromperie est alors particulièrement élevé.
Peu d’informations sont disponibles à ce jour sur l’ampleur du trafic d’acetylfentanyl, notamment en France. Europol indique que les douanes belges ont récemment réceptionné un paquet contenant 103,5 grammes en provenance de Chine et à destination de l’Hexagone. La prévalence de la consommation reste inconnue, mais elle semble particulièrement marquée en Suède.