3,5 millions de Français souffrent de maladies cardiovasculaires. Ces pathologies représentent la deuxième cause de mortalité dans le pays. Une étude réalisée par l’Assurance maladie livre un instantané précis de leur répartition au sein de l’Hexagone. Les résultats de ces travaux, fondés sur la base de donnée SNIIRAM, ont été publiés dans Archives of Cardiovascular Diseases. Ils confirment les inégalités territoriales et sociales.
Les maladies coronariennes dominent
En moyenne, les personnes atteintes de pathologies cardiovasculaires sont âgées de 71 ans et plutôt de sexe masculin. Après 75 ans, un déséquilibre hommes-femmes se met en place. Alors que 48 % de ces messieurs développent une maladie touchant le cœur ou les artères, les femmes ne sont que 29 %. En tête des affections diagnostiquées : les maladies coronariennes, les troubles du rythme cardiaque ou de la conduction et l’accident vasculaire cérébral.
Source : SNIIRAM (2013)
Les bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU) ont tendance à être davantage touchés par ces différentes maladies, surtout après 60 ans. Les auteurs notent que leur surreprésentation est particulièrement marquée dans l’insuffisance cardiaque, l’AVC et les maladies artérielles. Un résultat qui confirme les inégalités sociales.
Des maladies qui se cumulent
En moyenne, 6,5 % de la population française souffrent d’une ou plusieurs pathologies cardiovasculaires. Dans quatre zones (Nord, Est-, Sud-est, Réunion), la part est légèrement supérieure à cette moyenne. Alors que les maladies coronariennes se montrent plutôt homogènes dans leur répartition, le Sud et la Réunion sont davantage concernés.
Les troubles ont tendance à se cumuler chez les Français, comme le montre cette étude. Parmi les personnes soignées, 20 à 28 % souffrent aussi de diabète. Cancers et maladies psychiatriques sont aussi nombreux chez ces patients. Mais surtout, les assurés peuvent cumuler plusieurs maladies cardiovasculaires. Les chercheurs ont ainsi observé une association fréquente entre maladie coronarienne et insuffisance cardiaque, ainsi qu’en maladie artérielle périphérique et maladie des valves cardiaques.
50 % des dépenses à l’hôpital
Autant de maladies qui représentent un poids non négligeable pour les comptes de la Sécurité sociale. 15,1 milliards d’euros ont été consacrés à leur prise en charge en 2013. Les maladies coronariennes, l’AVC et l’insuffisance cardiaque représentent les principaux postes de dépenses.
« La prise en charge hospitalière représente une large part des coûts liés aux maladies aiguës », note l’étude. En combinant affections aiguës et chroniques, l’hôpital rassemble la moitié des remboursements. Les médicaments pèsent aussi lourd dans le budget. Pour mieux maîtriser ces dépenses, l’Assurance maladie a proposé plusieurs pistes, comme l’augmentation des approches préventives, l’optimisation du parcours de soins de l’AVC et un accent supplémentaire impulsé au virage vers l’ambulatoire.