On connaissait les camions de bouchers sillonnant les campagnes pour vendre de la viande fraiche dans les villages reculés ou les cirques installant leur chapiteau durant quelques jours sur la place du bourg. Voici l’entrée en scène de la médecine foraine.
Il ne s’agit pas d’un numéro mais d’une proposition très concrète de l’Association nationale des étudiants en médecine (Anemf). Pour répondre aux problèmes des déserts médicaux, explique Pierre Bienvault dans le journal La Croix, l’Anemf préconise la mise en place de véhicules de santé pluriprofessionnels. A leur bord, des généralistes, des ophtalmologues, des cardiologues qui, outre les consultations classiques, pourraient réaliser quelques examens comme les échographies. Pour le président de l’association, les médecins pourraient être mobilisés un jour par semaine pour aller à la rencontre des patients.
Jusqu’en mai dernier, cette « médecine foraine » était interdite par le Code de déontologie. « Le but était d’éviter que des médecins puissent se balader sur le territoire sans contrôle et sans assurer la permanence des soins », explique au quotidien son président le Dr Michel Legman. Mais depuis plusieurs années, ce praticien défend l’idée d’une médecine itinérante. Par exemple, « les personnes âgées, qui ont du mal à se déplacer, pourraient voir régulièrement un généraliste pour le suivi de pathologies chroniques », explique-t-il.
Le législateur semble l’avoir entendu puisqu’un décret permet, en cas de nécessité de santé publique, la délivrance de soins dans une unité mobile « selon un programme établi à l’avance ».
Le 13 décembre, Marisol Touraine présente un plan d’ensemble pour lutter contre les déserts médicaux. Selon toute vraisemblance, elle devrait inclure la médecine itinérante dans son dispositif.
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