Grande première aux États-Unis : la ville de Philadelphie, capitale de la Pennsylvanie, vient d'adopter le principe d'une taxe de 0,51 dollar par litre (soit 0,45 euro) sur toutes les boissons sucrées (à l'exception des boissons sans sucres ajoutés et des boissons pour bébé), ce qui revient environ à 15 centimes d'euro de plus la cannette. L'argent récolté (91 millions d'euros) servira à développer des écoles publiques et à restaurer des aires de jeux.
Lutter contre le diabète et l'obésité
Si la mesure vise avant tout à lutter contre la pauvreté, les associations de santé ont tout de suite salué cette initiative, y voyant ainsi un excellent moyen de lutter contre l'obésité. « L’industrie de la boisson dépense des millions dans un marché qui contribue au diabète, à l’obésité et aux problèmes de cœur, rappelle David Goldberg, vice-président de l’association Healthy Food America. Nancy Brown, responsable de l’Association américaine du cœur, appelle dans le Huffington Post « tous les Américains à s’unir pour soutenir les dirigeants qui adoptent les taxes sur les boissons sucrées, aidant ainsi les citoyens à vivre en meilleure santé et plus longtemps ».
L'instauration d'une telle taxe fait l'objet d'un débat aux États-Unis depuis 15 ans. « Philadelphie va forcément influencer d’autres villes. Quand elles seront assez nombreuses, le Congrès envisagera une taxe nationale », analyse Jean-Eric Branaa, maître de conférences à l’université Paris-II-Panthéon-Assas et spécialiste de la politique américaine, interrogé par le quotidien Libération. Un impôt similaire avait été instauré en 2014 dans la ville de Berkeley (Californie) qui avait permis de récolter de 1,5 million de dollars et de créer ainsi des cours de cuisine mais aussi de financer des dispositifs visant à lutter contre le diabète.
Une taxe française sur les sodas depuis 2012
En France, une taxe de 0,90 euro sur les alcools de plus de 40 degrés et certaines boissons sucrées est entrée en vigueur le 1er janvier 2012 pour lutter contre le diabète et l'obésité. Elle aurait entraîné, selon Le Figaro, une hausse des prix de vente allant jusqu'à 25 % pour les marques de distributeurs, entre 4 à 9 % selon les produits pour des marques comme Coca-Cola.
En moyenne, la taxe soda a fait augmenter le prix des bouteilles de soda de 10 centimes et celui des cannettes de 2 centimes. La consommation régulière de boissons hyper-sucrées augmente les risques d'obésité, de diabète, et de maladies bucco-dentaires.
En février 2014, un rapport du Sénat constatait qu’après deux années de mise en œuvre, la mesure s’est accompagnée d’une hausse des prix et d’une diminution des ventes des boissons concernées (-3,5 % entre 2011 et 2012).