C’est un allié de poids qui apporte son soutien à la cause de tous ceux, en France, qui tentent de faire reconnaître la maladie de Lyme à sa juste ampleur. Le Pr Luc Montagnier tire aujourd’hui la sonnette d'alarme sur cette « grande ignorance » des principaux acteurs.
Pour le prix Nobel de médecine, co-découvreur du virus du Sida, « il est lamentable que les pouvoirs publics et les autorités de santé n'aient pas une politique cohérente sur la maladie de Lyme ». Lors d’une journée d’étude organisée par Lyme sans frontières, et relayée par l’AFP, le scientifique de renommée internationale a enfoncé le clou : « Il y a actuellement une ignorance totale sur le sujet, d'une grande partie de la communauté médicale et scientifique ».
Cette maladie redoutable, transmise par la tique, toucherait 27 000 personnes par an, selon les données officielles. L’association estime, elle, qu’il y aurait dix fois plus de cas. Cette sous-estimation serait liée, notamment, aux tests proposés en France pour diagnostiquer la maladie.
Au sein de son institut, le Pr Montagnier aurait mis au point un test plus fiable, qui consiste « à détecter dans le plasma sanguin des traces de l'ADN de la bactérie, en captant des ondes électromagnétiques émises par l'échantillon étudié », explique le journal Les Echos. L’éminent spécialiste reconnaît d’emblée que cette approche électromagnétique n’est pas encore validée par la communauté scientifique.
En attendant, les patients ne désarment pas. Condamnés bien souvent à une errance thérapeutique qui les conduit de médecin en médecin, ils veulent aujourd’hui défendre leur cause devant la justice. « Il y aura des responsabilités à chercher contre l'Etat, qui a validé et imposé un protocole de test dont on sait qu'il n'est pas fiable », plaident les uns. D’autres s’apprêtent à porter plainte contre les laboratoires pharmaceutiques qui commercialisent les tests.
La bataille pour la reconnaissance des victimes de la maladie de Lyme semble prendre aujourd’hui une nouvelle dimension.
Retrouvez l'Invité santé avec le Pr Christian Perronne (12 mai 2016)