ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Sida : les associations interpellent François Hollande

A l'approche de Solidays

Sida : les associations interpellent François Hollande

Par Suzanne Tellier

Un sondage révèle que les Français souhaitent voir leur pays s’engager davantage dans la lutte mondiale contre le Sida.

julydfg/epictura

Les Français veulent que la lutte contre le Sida s’intensifie. Tel est le message des ONG à l’attention du président de la République, à quelques jours d’un célèbre événement culturel consacré à la cause.

« Du 24 au 26 juin prochains se tient à Paris le festival de musique Solidays en solidarité avec la lutte contre le sida. C'est aussi l'occasion pour François Hollande de s'engager à respecter la volonté des Français et d'exprimer le soutien de la France à la lutte mondiale contre l'épidémie à travers une hausse de sa contribution au Fonds mondial », écrivent ainsi les auteurs d’un communiqué commun de Coalition PLUS, AIDES et Act Up-Paris.

Un objectif jugé "prioritaire"

Les ONG révèlent par ailleurs les résultats d’un sondage Ifop, qui montre tout l’intérêt des Français pour cette cause. En effet, selon cette enquête, sept personnes sur dix estiment que la lutte contre le sida « est un objectif prioritaire de l'aide au développement » ; 75 % d'entre elles pensent qu'une aide technique et financière vers les pays en développement peut « contribuer à réduire l'extension ou l'apparition de certaines épidémies, comme c'est le cas avec le VIH ».

L'ONU a confirmé que l'éradication de l'épidémie était possible d'ici à 2030. Elle s'est engagée en juin à mettre 30 millions de malades sous traitement d'ici 2020 et à mobiliser 26,2 milliards de dollars pour mettre fin à l'épidémie dans les prochaines années.

7 milliards de dollars nécessaires

« L'ONU évalue un besoin supplémentaire de 7 milliards de dollars seulement (soit 0,01 % du PIB mondial) par an pour mettre fin au sida dans 15 ans, une goutte d'eau à l'échelle des premières puissances mondiales dont la France fait partie, relèvent les associations. Cet investissement n'est pas une question de ressources financières, mais bien de volonté politique ».

Ainsi, neuf Français sur dix pensent que les pays riches, dont la France, doivent participer à cet effort. Des éléments qui pourraient peser alors que le 16 septembre prochain, les Etats donateurs du Fonds mondial se réuniront à Montréal pour annoncer le montant de leur contribution à la lutte contre les trois pandémies (sida, tuberculose et paludisme).

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a déjà annoncé une hausse de son engagement financier de 20 %. Les Etats-Unis, le Luxembourg, l'Union européenne et le Japon figurent parmi les Etats donateurs qui ont décidé d'intensifier leurs efforts pour atteindre cet objectif d'éradication du sida dans les quinze prochaines années.

« Le président Hollande doit faire plus »

« Le Fonds mondial, créé en 2000 à l'initiative notamment de la France, est le principal financeur de programmes de traitement et de prévention pour les personnes vivant avec le VIH dans les pays pauvres », rappellent encore les associations. Ce fonds finance la moitié des traitements antirétroviraux dans le monde. « C’est l’une des seules institutions internationales qui financent des programmes d'accès aux droits et à la santé pour les populations clés, y compris dans les contextes où elles sont criminalisées ».

Les associations exhortent donc François Hollande à respecter l'opinion française et à suivre l'exemple des Etats donateurs du Fonds mondial en augmentant sa contribution au Fonds mondial de lutte contre le sida pour les trois prochaines années.

« Le président Hollande doit faire plus. Il ne s'agit pas de maintenir l'effort, mais bien de l'accentuer. Autrement, ce sera la mort annoncée pour des milliers de patients qui n'ont pas accès à la prévention, au dépistage et au traitement ».