La chasse au glyphosate entre dans sa phase concrète. L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) a annoncé ce lundi le retrait de 132 produits associant la substance active glyphosate au co-formulant POE-Tallowamine.
Cette décision fait suite au réexamen des autorisations de mise sur le marché (AMM) de tous les produits contenant du glyphosate. Cette réévaluation, menée par l’Anses, a été commandée par le ministère de l’Environnement. Elle visait à interdire les produits présentant un risque préoccupant pour la santé humaine.
"Risques inacceptables"
Or, au cours de ses recherches, l’Anses a identifié « un point de préoccupation concernant les co-formulants contenus dans les préparations à base de glyphosate, en particulier la POE-Tallowamine », précise un communiqué. Dans son avis daté de février 2016, l’agence alerte sur ce risque identifié.
« L’absence d’effet nocif pour la santé et l’environnement est une des conditions prévues au titre du règlement européen (article 29) pour l’autorisation de produits phytopharmaceutiques, précise l’agence. Des risques inacceptables, notamment pour la santé humaine, ne pouvant être exclus pour ces produits, les conditions prévues à l’article 29 du règlement européen ne sont pas vérifiées ».
Comme le prévoit la procédure européenne, l’Anses a informé en avril dernier les titulaires d’autorisations de mise sur le marché de produits à base de glyphosate contenant de la POE-Tallowamine de son intention de procéder à leur retrait du marché, précise encore l’Agence.
En procédant à ces retraits, l’Anses devance l’Europe, empêtrée dans des débats sans fin autour de la réautorisation du glyphosate.