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Projet PERFORM

Test rapide : l'Europe s'attaque à l'antibiorésistance

La lutte contre l'antibiorésistance s'organise en Europe. L'UE finance le développement d'un nouvel outil diagnostique. L'objectif est de réduire le recours inutile aux antibiotiques.

Test rapide : l'Europe s'attaque à l'antibiorésistance basnik_bna/epictura




L'Europe veut lutter contre la résistance aux antibiotiques. Pour mener à bien ce projet, l'Union finance une large étude à hauteur de 18 millions d'euros. Son objectif est de développer une technique qui distinguera rapidement les infections bactériennes et virales. Le projet PERFORM, c'est son nom, devrait permettre de réduire les prescriptions inutiles d'antibiotiques.

Un mort toutes les 3 secondes

Pendant 5 ans, 60 000 enfants seront recrutés en Europe et en Afrique de l'Ouest. Un seul impératif : qu'ils se soient présentés à l'hôpital ou en clinique pour forte fièvre. Des équipes de toute l'Europe travailleront ensemble au développement d'un nouvel outil diagnostique, plus rapide que ceux disponibles actuellement. En effet, il faut attendre environ 48 heures entre l'admission à l'hôpital et les résultats des examens actuels – un prélèvement sanguin ou du liquide céphalo-rachidien par ponction lombaire. Dans l'intervalle, les médecins administrent souvent des antibiotiques.

« La plupart des épisodes fiévreux sont dus à une maladie virale – qui va guérir d'elle-même – et, parmi elles, se dissimulent des infections bactériennes qui menacent la survie », souligne le Pr Mike Levin, spécialiste en santé pédiatrique internationale à l'Imperial College de Londres (Royaume-Uni), qui participera au projet. Le recours aux antibiotiques est donc rarement utile et participe directement au développement de l'antibiorésistance. La menace, elle, est bien réelle : un récent rapport du gouvernement britannique a estimé que d'ici 2050, les super-bactéries pourraient tuer une personne toutes les trois secondes.

Observer la réaction immunitaire

Le manque de tests rapides pose un autre problème : à cause du délai d'attente, certaines infections bactériennes peuvent passer entre les mailles du filet et s'aggraver. Or, ce sont ces infections qui présentent le plus de risque pour la santé des enfants. A leur nombre figurent les méningites ou les septicémies. Sans compter que les examens actuels sont invasifs. « Des milliers d'enfants subissent ainsi chaque jour des analyses telles que la ponction lombaire, les rayons X et des prises de sang, et sont traités sous antibiotiques en attendant les résultats », rappelle le Pr Levin.

La nouvelle approche consisterait à s'intéresser aux réactions immunitaires, et non au profil de la bactérie elle-même. « Plutôt que de tenter d'identifier les bactéries, ce qui était au cœur des tests précédents, nous pensons que les infections bactériennes peuvent être détectées grâce au mécanisme des gènes et des protéines activés par le système immunitaire de l'enfant en réaction à l'infection », résume Mike Levin.

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