La viande rouge, consommée à l'excès, favorise la survenue d'un diabète de type 2. C'est ce que montre une large étude qui s'appuie sur le suivi de 3 cohortes aux Etats-Unis. Parue dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), elle suggère que réduire ses apports vers des niveaux raisonnables est en revanche bénéfique.
Les viandes rouges sont connues pour être plus grasses que les volailles. C'est sans doute à cause de cette composante qu'elles ont déjà été associées avec le développement d'un diabète. Mais à quel point cette alimentation influence-t-elle cette maladie métabolique ?
Pour le savoir, les chercheurs ont analysé les réponses apportées par 1,9 million de personnes dans le cadre de trois cohortes réalisées auprès de professionnels de santé. 7 540 cas de diabète ont été diagnostiqués au cours du suivi.
Ces participants ont été interrogés sur de nombreux paramètres et ont livré dans les détails le contenu de leur assiette à intervalles réguliers. Ici, l'équipe a retenu les réponses données au début du suivi – entre 1986 et 1991 – et celles recueillies 4 ans plus tard.
Risque doublé pour les plus gourmands
Par rapport aux personnes qui n'ont pas modifié leur alimentation, celles qui ont craqué plus souvent pour un méchoui ou un steak tartare sont 48 % plus à risque de diabète de type 2. La variation nécessaire pour parvenir à ce résultat n'est pas considérable puisqu'une demi-portion de plus suffit. Mais pour les volontaires dont l'apport est passé de faible à fort, le risque est doublé. Le lien est particulièrement solide lorsque la viande a été transformée industriellement, du bacon ou des lardons par exemple.
L'hygiène de vie a tendance à influencer ce risque de diabète : les personnes diagnostiquées sont plus souvent jeunes et fumeuses, ont un IMC plus élevé et un moins bon équilibre nutritionnel. Mais la relation inverse peut aussi être observée : les personnes qui ont réduit d'une demi-portion leur consommation de viande rouge étaient 14 % moins à risque de se voir diagnostiquer diabétiques. L'idée n'est donc pas de bannir entrecôtes et gigots de la cuisine, mais bien d'en faire une consommation raisonnable. D'autant que ces viandes sont également associées à des cancers colorectaux.