ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Médecine : hommes et femmes doivent être soignés différemment

Médecine : hommes et femmes doivent être soignés différemment

Par Stéphany Gardier

L’égalité hommes-femmes n’a pas que du bon. Surtout quand il s’agit de soins médicaux. C’est ce que défend l’Académie de médecine, qui organise ce jeudi un colloque sur le sujet. Et comme le souligne le Parisien, pour les Académiciens, il est grand temps d’accepter l’idée que les maladies ont bel et bien un sexe !

 

A trop vouloir être l’égale de l’homme, la femme est-elle en train de payer cher ? La réponse est sans appel pour l’Académie de médecine, qui n’hésite pas à parler de véritable problème de santé publique. La généticienne Claudine Junien déplore le retard pris par la France sur le sujet alors que d’autres pays ont déjà entamé une modification des études médicales en ce sens. « Les hommes et les femmes ne sont pas égaux devant la maladie et doivent donc être pris en charge et traités différemment », martèle l’Académicienne.

 

Mais le féminisme n’est – de loin – pas le seul à blâmer dans cet inquiétant constat. La faute plutôt à la science. En effet, la plupart des médicaments ont été testés sur des volontaires… mâles. Et oui, les femmes et leurs variations hormonales ont tendance à compliquer les protocoles, elles sont source de plus nombreux « facteurs confondants ». Une étude américaine aurait ainsi montré, explique le Parisien, qu’une demi-dose de vaccin contre la grippe serait suffisante aux femmes.

Pire, cela vaut aussi la plupart du temps pour toutes les étapes précliniques : et oui, les menstruations des souris et rates de laboratoires sont aussi problématiques ! Résultat, la toxicité des principes actifs n’a donc pas toujours été évaluée chez les femelles.

 

Le problème se pose aussi en termes de diagnostic. On découvre petit à petit que pour une même pathologie, les femmes ne présenteraient pas toujours les mêmes symptômes que leurs homologues masculins. C’est notamment le cas pour les pathologies cardiovasculaires. Longtemps considéré comme une maladie de l’homme, l’infarctus tue de nombreuses femmes. La fédération de Cardiologie a, elle, pris les devants et mène des campagnes de sensibilisation pour que les femmes n’attendent pas pour consulter, mais aussi pour que les médecins soient plus attentifs aux particularismes des symptômes féminins.

 

Première publication : le 23 juin 2016